L’atelier cinéma a permis aux classes de troisième d’aborder le genre documentaire d’une manière dynamique grâce à l’énergie débordante de Mme Vanderschelden qui est parvenue à établir spontanément un excellent dialogue avec les élèves. Ces derniers ont pu exprimer leur ressenti, développer leur regard critique et découvrir les difficultés d’intégration de jeunes immigrés dans une classe d’accueil. Il y ont retrouvé des situations proches des leurs comme les difficultés d’apprentissage du français, la solidarité, les conflits entre les élèves ou dans la famille et ils ont pu réfléchir au rôle de l’école.
Les échanges ont été très fructueux car les élèves ont participé avec dynamisme en répondant volontiers aux questions de l’intervenante puis en écrivant une critique du film, lue en classe dans un deuxième temps.
Des débats se sont engagés grâce aux pistes qu’ils ont découvertes lors de ces ateliers et au vocabulaire spécifique qui leur a été apporté.
Nous remercions M. le Proviseur pour nous avoir permis d’organiser ce projet et Mme Placial, pour nous avoir aidées dans toutes les démarches.
Mme Atay
Voici quelques articles critiques écrits par les élèves de 3A et 3C dans le cadre du projet intitulé « Critique du film documentaire La cour de Babel ».
La cour de Babel est un film documentaire réalisé par Julie Bertuccelli, qui est sorti en 2014. Ce documentaire présente l’histoire de vingt-cinq adolescents venus de différents coins du monde en France, pour différentes raisons. Ils sont tous dans la même classe d’accueil dans laquelle ils apprennent à maîtriser le français. Malgré les différences culturelles ou religieuses visibles, tous ont en commun le déracinement plus ou moins vécu et les difficultés d’adaptation au système scolaire français. Pour l’enseignante, Mme Brigitte Cervoni, ce « melting pot » n’est pas facile à gérer. Les enfants sont très différents. Tout au long du documentaire, nous découvrons des adolescents extravertis comme Maryam, volages, désinvoltes, introvertis, aux penchants artistiques comme Oksana et Miguel Angel, ambitieux (Andromeda) mais aussi des enfants dont l’histoire a marqué de manière évidente leur manière d’interagir avec les autres.
A travers son documentaire, la réalisatrice a voulu présenter une séquence du long processus d’adaptation et d’intégration dans la société française. Le documentaire est authentique grâce à la manière dont les interactions naturelles, parfois « tendues » entre les adolescents, sont présentées et la manière dont l’enseignante parvient à gérer, avec tact, les relations entre les enfants et les relations entre l’école et les parents.
La manière minimaliste dont le documentaire est filmé intensifie son réalisme et donne au spectateur l’impression d’être un co-participant à la classe de Mme Cervoni. Le film peut sembler inachevé, mais à mon avis sa durée de quatre-vingt-neuf minutes était suffisante pour résumer et présenter les points clés du processus d’adaptation des adolescents immigrés au système français. Je crois qu’une présentation beaucoup trop détaillée de la situation de chaque élève aurait dilué l’impact émotionnel sur le spectateur.
Le tournage du documentaire s’est déroulé sur une année. Dans ce contexte, la manière dont la réalisatrice a décidé de choisir les séquences à inclure dans la forme finale du documentaire est louable. Julie Bertuccelli a décidé d’inclure les séquences d’interaction entre les adolescents qui mettent en valeur leurs peurs, leurs frustrations mais aussi les moments de cohésion collective (tournage de leur propre documentaire pour le festival de film interscolaire).
À mon avis, un élément négatif qui peut être attribué à la manière dont le documentaire a été réalisé est le fait que sur les vingt-cinq élèves de la classe, le film ne se concentre que sur quelques-uns. Pour cette raison, nous pouvons lui reprocher d’avoir voulu mettre en avant plutôt des stéréotypes et des typologies que des histoires. La façon dont le tournage a été fait nous a toujours amené à l’idée qu’il y avait beaucoup moins d’élèves.
Parfois, le documentaire me donne l’impression qu’il essaie de mettre en évidence des modèles de personnalité complètement opposés pour créer un effet cinématographique plus attrayant (élève timide, difficile à s’adapter, élève performant, l’élève qui a des problèmes).
En conclusion, le documentaire mérite d’être regardé car il est filmé de manière dynamique et parvient à retenir l’attention du spectateur tout au long.
Critique de Maria Cringasu, 3C

La cour de Babel est un film éducatif réalisé par Julie Bertucelli en 2014. Le nom du film est un jeu de mot autour de « la Tour de Babel » qui est un endroit évoqué dans la Bible, multiculturel où de nombreuses langues sont parlées. Mme Cervoni réunit vingt-quatre élèves qui viennent des quatre coins du monde dans une classe d’accueil d’étrangers non francophones et allophones, dans un vrai collège parisien, dans le 10e arrondissement. La réalisatrice du film suit la classe de Mme Cervoni pendant un an, en 2011-2012, et a filmé leurs efforts, leurs espoirs et leurs doutes.
D’abord, c’est un beau documentaire car on découvre grâce à ce film le quotidien et les ennuis de ces adolescents venant des quatre coins du monde qui ont parfois des problèmes parentaux. Par exemple, un élève se faisait maltraiter par ses parents dans son pays d’origine. Cela est un bon exemple pour montrer aux spectateurs qu’il faut toujours parler à un adulte sur des sujets importants comme la violence domestique. C’est aussi un film où tous les élèves ont des cultures différentes donc on peut en profiter pour apprendre de nouveaux aspects sur des pays. Par exemple, Oksana avait chanté une chanson ukrainienne à ses camarades. Ce film montre aussi l’espoir pour les enfants et adolescents, nouvellement arrivés en France, qui veulent une meilleure vie ou éducation. Les comportements des élèves comme Djenabou qui se manifestait souvent pour des raisons différentes ont donné une réalité au film car tous les élèves ont des caractères différents.
Cependant, ce film reste artificiel malgré ses bonnes intentions car on n’arrive pas à s’attacher aux personnages présents dans le film. Le reportage est beaucoup trop court pour avoir des informations sur tous les élèves. Par exemple, pour un élève on sait qu’il joue du violoncelle. En même temps, tous les parents ne sont pas présents dans le film. On apprend peu d’événements sur cette classe. Je pense qu’une série par année aurait été mieux avec un épisode par élève et leur évolution pendant l’année. Peu de bons aspects de leur pays natal ont été mentionnés dans le film, les mauvais aspects sont supérieurs comme la mutilation génitale féminine. La production n’était pas de très bonne qualité et ce film semble avoir été fait avec un faible budget.
Pour conclure, ce film m’a touché car il montre l’importance de l’acceptation des différences et la puissance des classes d’accueil malgré quelques points faibles. Je pense que ce film méritait de gagner la compétition sur le meilleur film aux Césars.
Je conseille à chaque personne de regarder ce film au moins une fois dans sa vie.
Critique de Dalya Kıyıcı, 3C

Remarquable film documentaire sur la classe d’accueil, ce lieu unique permet aux jeunes collégiens de différents horizons de maîtriser suffisamment la langue française pour étudier d’autres matières dans une classe ordinaire.
J’ai trouvé ce film doux, intimiste et juste. On s’attache vite aux personnages et on suit les élèves au fil des saisons. Ils ont tous des passifs différents ; certains parents sont exilés politiques, d’autres ont fui la misère, ou ont immigré pour offrir une éducation de qualité à leurs enfants. Ces adolescents doivent affronter le mal du pays et une certaine nostalgie. Ainsi que le regard de leurs camarades, les moqueries sur leur accent ou bien leur vocabulaire pauvre.Cependant je trouve que la pédagogue, Brigitte Cervonie, fait face avec beaucoup de conviction en exerçant sa mission de professeure de français auprès des ces élèves.
Dans cette classe un peu particulière, les élèves apprennent la liberté, l’égalité, la fraternité. Ils acquièrent la conviction de vivre dans un état de droit et en acceptent les devoirs. Malgré une arrivée en France qui bouleverse leurs vies, ces adolescents sont pleins d’ambitions.Ils s’accrochent, ils veulent apprendre et s’intègrent dans cette France accueillante qui tend les bras aux nouveaux arrivants.
Enfin, j’ai beaucoup aimé le fait que des adolescents expriment leurs ressentis en temps que nouvel arrivant sur le sol français, avec des mots crus et vrais. De plus, c’est surtout un message d’espoir sur l’immigration qui est un sujet d’actualité et qui affecte le monde entier.
Critique de Ella Perreault, 3C

Le film, ou plutôt devrais-je dire le documentaire, que nous avons visionné en classe, intitulé « La cour de Babel » , est réalisé par Julie Bertuccelli et est original, amusant et émouvant. Il est idéal pour une soirée agréable en famille. L’histoire qu’il traite est simple : 24 élèves partiellement francophones, venus du monde entier et fuyant leur pays pour des raisons politiques, économiques, militaires, ou tout simplement pour envisager un meilleur avenir, se retrouvent dans une classe d’accueil en France. Âgés de onze à quatorze ans, ils ont pour objectif d’atteindre un niveau satisfaisant de français afin d’intégrer leur classe d’âge. Leur parcours d’intégration est filmé par la réalisatrice durant une année scolaire. Cette dernière filme aussi bien les moments d’émotion, de joie, d’entente, que ceux de malaise, de confusion et offre aux spectateurs un condensé d’une heure et demie de film comportant les passages les plus essentiels. C’est un documentaire qui, personnellement, m’a beaucoup plu. Néanmoins, je peux lui faire quelques reproches.
Premièrement, je n’ai pas apprécié le fait que ce documentaire soit excessivement orienté, c’est-à-dire qu’il fasse l’éloge du système d’éducation français tandis qu’il rabaisse considérablement celui des autres pays, ainsi que les conditions de vie que l’on peut y trouver. Les élèves se plaignent souvent de leurs anciennes vies et révèlent à la narratrice qu’ils préfèrent leur pays d’adoption. C’est dommage que ce documentaire nous offre une image si négative de certains pays et accentue certains stéréotypes. Il est vrai que certains pays peuvent présenter des conditions de vie assez déplorables, mais ce n’est en aucun cas une généralité.
Ensuite, je n’ai malheureusement pas eu le temps d’apprécier entièrement le documentaire à cause de sa courte durée. Laissez-moi vous expliquer pourquoi. En une heure et demie, nous partageons la vie d’une classe de 24 élèves durant une année. Cette durée n’est clairement pas suffisante pour découvrir et apprécier chaque personnage. Par conséquent, nous ne pouvons pas vraiment nous attacher à eux et le message humaniste qu’essaie de transmettre la réalisatrice n’est pas aussi fort qu’il pourrait l’être. Selon moi, il aurait été plus approprié d’en faire une série de plusieurs épisodes où nous aurions pu découvrir chacun des personnages un à un, afin de les apprécier réellement.
En conclusion, je trouve que ce documentaire a effectivement des défauts mais reste, dans l’absolu, agréable à regarder. Je conseille à tous ceux qui ne l’ont pas encore vu d’aller le découvrir sans attendre.
Critique de Reha Draman, 3C

Tout d’abord, le documentaire La cour de Babel nous montre comment les élèves non francophones de différentes régions du monde apprennent de nouvelles choses et la langue française d’une manière différente dans une classe d’accueil à Paris.
Ensuite, La cour de Babel est un documentaire très intéressant. La classe d’accueil du collège réunit 24 élèves âgés de 11 à 15 ans. Il y a 22 nationalités. Ils viennent d’Irlande, du Brésil, du Sénégal, du Maroc, de Libye, de Chine, de Serbie… Leur parents viennent d’arriver en France pour différentes raisons (réfugiés politiques, parents en France, famille en France etc.)
La réalisatrice, Julie Bertucelli, nous fait suivre le quotidien de ces enfants courageux. Malgré leur vie déjà difficile, les collégiens essayent de construire un bel avenir avec leur énergie. La façon de questionner la vie de ces enfants, leur pureté sont touchantes.
De plus, le film explore les problèmes d’identité, de religion et de culture. Le film donne une idée de l’intégration des immigrés et du multiculturalisme en France.
Enfin, même si j’admire le courage de ces enfants, j’ai trouvé que leur personnage n’ont pas été décrits suffisamment. Pour conclure, La cour de Babel est un très beau documentaire.
Critique de Ayşe Pilevneli, 3C

Fiche technique du film documentaire
Long métrage français d’une durée de 1h29
Genre : Documentaire
Sortie en France : 12 mars 2014
Réalisatrice : Julie Bertuccelli
Producteurs : Yaël Fogiel, Laetitia Gonzalez et Éric Lagesse
Son : Stephan Bauer, Benjamin Bober, Graciella Barrault, Greg Le Maitre et Frédéric Dabo
Montage : Josiane ZardoyaMusique: Olivier Daviaud
Prix obtenus : Nomination pour le meilleur documentaire, César 2015