Rencontre avec l’Ambassadeur de France en Turquie (1) : histoire personnelle

L’équipe de rédacteurs de Loti News a eu l’opportunité de rencontrer l’Ambassadeur de France en Turquie, M. Hervé Magro, de passage dans notre établissement le vendredi 12 novembre 2021. Nous le remercions infiniment pour son attention et le temps qu’il a consacré à répondre à nos questions, ainsi que pour sa bienveillance. 

Nous publions cet entretien en trois parties. Dans cette première partie, l’Ambassadeur nous parle de son histoire personnelle. 

La rédaction de Loti News


Histoire personnelle

Quand vous aviez notre âge au collège, que vouliez-vous faire dans la vie, et comment en êtes-vous arrivé à être diplomate ?

S.E. l’Ambassadeur Hervé Magro : C’est un plaisir pour moi d’être avec vous parce que le lycée français est très important, en particulier dans les relations entre la France et la Turquie. Je suis très heureux de vous rencontrer et de pouvoir échanger avec vous car je suis venu plusieurs fois au lycée depuis que je suis Ambassadeur en Turquie mais vous n’étiez pas là à cause de la pandémie et, évidemment, un lycée sans ses élèves n’a pas beaucoup de sens. Je suis doublement heureux parce que je suis moi-même un élève de l’école française de Turquie : j’ai fait une partie de mon cursus à Ankara dans ce qui n’était pas encore le lycée Charles-de-Gaulle. 

Rencontre des rédacteurs de Loti News avec S.E. l’Ambassadeur de France en Turquie, M. Hervé Magro le 12 décembre 2021. DR

Je pense que je n’avais pas une grande idée de ce que je voulais faire plus tard à votre âge, tout simplement parce que l’on a alors le sentiment d’avoir du temps devant soi. C’est bien sûr très bien pour ceux qui ont déjà une idée et qui parviennent à se projeter dans un métier. D’un autre côté, vous êtes suffisamment jeunes pour pouvoir tester beaucoup de choses -je vous y encourage beaucoup- et vous avez donc du temps pour trouver ce que vous voulez faire. 

Mais si on prend la question dans l’autre sens, je pense que ce sont ces années ici, à l’étranger, qui m’ont donné le goût de faire une carrière internationale. Cela s’est construit petit à petit parce que, finalement, dans mon esprit, dans mon cursus scolaire et puis universitaire, le meilleur moyen de repartir à l’international, c’était le Ministère des Affaires étrangères (le Quai d’Orsay) et la diplomatie. Je dirais que ma vocation s’est imposée naturellement et progressivement. Je ne crois pas avoir eu l’idée de faire autre chose en réalité. Il n’y a pas eu un jour où je me suis levé et je me suis dit : « Eh bien, je vais devenir diplomate ». C’est petit à petit, au fur et à mesure de mes expériences, puis à mon retour en France, que cela s’est fait tout naturellement et que j’ai bâti mon parcours universitaire en fonction de cet objectif de devenir diplomate.

Quand je suis rentré à l’université, j’ai fait des études d’histoire plutôt spécialisées dans les relations internationales, donc l’histoire contemporaine. Puis, j’ai poursuivi à l’Institut d’études politiques de Paris [IEP – Sciences-Po], et, en parallèle, à l’Institut national des langues et civilisations orientales [Inalco], puisque je parlais turc. Tout cela agrégé a fait que j’ai pu passer le Concours d’Orient du Ministère des Affaires étrangères. C’est comme cela que je suis devenu diplomate. 

Quel est votre meilleur souvenir de Turquie ?

S.E. l’Ambassadeur Hervé Magro : C’est une question vraiment difficile parce que je n’ai pas UN souvenir dans ce pays, mais plutôt une accumulation de souvenirs. Je dirais que mes meilleurs souvenirs sont sans doute ces années passées, à votre âge, dans une Turquie qui était complètement différente. Nous sortions beaucoup plus. J’étais souvent dans la rue avec mes petits camarades. Je pense qu’en raison de la circulation, c’est un peu plus compliqué aujourd’hui, même à Ankara. A l’époque, nous allions faire un foot dans un terrain vague ou faire des blagues. Quand on est plus jeune, on est beaucoup plus libre, on fait beaucoup de choses et puis, plus tard, on en garde toujours un meilleur souvenir. Je dirais que c’est la vie que j’ai vécue dans ce pays dans ces années-là qui reste un souvenir global de bonheur et de belles découvertes. Ce n’est pas qu’un souvenir précis, c’est plutôt un ensemble, ce pays auquel je suis attaché parce que mon histoire personnelle m’y lie. 

Rencontre des rédacteurs de Loti News avec S.E. l’Ambassadeur de France en Turquie, M. Hervé Magro le 12 décembre 2021. DR

Entretien transcrit par Doğa Baklacıoğlu, 3A

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