Spina Saeva (6)

Couverture originale de Spina Saeva. © Doga Baklacioglu et Lina Guinard

CHAPITRE 4

Deux ans plus tard

Une lumière, un personnage, un ange, était en train de marcher dans ma direction, c’était la dernière journée de l’école mais de Terminale cette fois ci.  
« Au revoir mec, je te souhaite une bonne vie », me dit Jayce.
Buena vida les gars, cria Theodore.
– Nous n’allons plus jamais nous revoir ? leur hurlai-je.
– Je pars en Amérique mais vous le savez déjà, dit Jayce.
– Moi en Espagne, dit Théodore.
– Moi je ne sais pas encore. Bon, au revoir.
Je commençai à me précipiter vers cette figure.
– Il nous a déjà oublié le gars, ouesh, cria Jayce.

Je courus vers cette humaine qui me rappelait des souvenirs, qui m’avait jadis encouragé à vivre mais qui, après, avait brisé mon être entier. Et je m’arrêtai.
Je me rappelais de cette journée. La journée où je t’avais envoyé le dernier message auquel tu ne me répondis pas. Pour la première fois, je sus que c’était la dernière fois que je te parlais. Aucun au revoir, aucun adieu par vive voix ou par message. Tu disparus la journée où je fus le plus content et le plus triste. Ces souvenirs malheureux et cauchemardesques resteront gravés dans ma mémoire. Pas un  grain d’amour n’était présent. Voulais-je vraiment retourner à ces temps de pure passion et douleur ? Je souffrais énormément ce jour-là, tu me manquais. C’était la pure haine que j’avais. Mais parfois, très rarement, je regardais le ciel de la nuit, puis une étoile lumineuse, blanche comme toi et je me remémorais ce petit moment où nous échangeâmes quelques mots, mais vite me revenaient les souvenirs de ces lettres qui me chaviraient le cœur. Moi qui n’ose pas toucher l’épine, ne dois jamais avoir envie de la rose. Maintenant je ne t’aime plus. Je me retournai, m’apprêtant à partir, quand…
« Zalim » me cria une personne d’une voix angélique. Je me retournai encore une fois.
Elle se rapprocha, encore et encore, jusqu’à ce que je la vis clairement, en premier ses pieds, tout petits, puis ses jambes, son corps, ses bras, sa gorge, ses cheveux, ses oreilles et son nez. Ils étaient tous silencieux, ne bougeaient pas d’un poil. Mais tes yeux, les yeux ne sont jamais silencieux. Ils me criaient je t’aime, je te veux et je suis désolé. Et je retombai amoureux de cette fille mystérieuse, encore une fois. Je renaquis soudainement avec elle. Mais cette fois je n’étais pas seul.
– Je t’aime, lui dis-je.
– Je t’aime, me cria t’elle.

Nous nous regardâmes pendant longtemps. Des fois les yeux seuls parlent mieux que la bouche. Je savais qu’elle allait toujours être la réponse quand quelqu’un allait me demander à quoi je pensais. Je savais que mes yeux brillaient plus fort quand je la regardais. Je savais qu’à jamais j’allais me demander ce qu’elle pensait derrière ses yeux angéliques, quand elle me voyait. Je m’étais promis mille fois de ne jamais tomber amoureux une nouvelle fois de quelqu’un, jusqu’à ce que je l’aperçoive. Tomber ressemblait à voler maintenant. Vous ne trouvez pas l’amour, il vous trouve. Cela a peu à voir avec le destin, le sort et ce qui est écrit dans les étoiles.
– Tu t’appelles comment ?
– Jacinthe, me répondit-t-elle.
Un contact des yeux et un battement de cœur, ce fut ainsi que tout cela recommença.  

1er janvier.
« J’en ai marre de cet endroit, partons ailleurs.
– Mais c’est bien ici, lui dis-je. 
– Ok mais on vient ici chaque jour, me dit-elle.
Nous étions sur le balcon de notre maison. Nous avions décidé de déménager ensemble. Apparemment, ma tante avait des choses à faire au Caire pour quelques mois, donc elle partit là- bas. C’est pourquoi nous étions tous les deux seuls. 

Le jour où je revis Jacinthe , elle venait déposer son dossier  scolaire dans le même lycée que moi. Elle était en train de partir voir le proviseur quand elle m’aperçut. Elle non plus ne m’avait pas oublié depuis le jour à l’hôpital. Elle avait le lendemain rompu toute relation avec son ex et j’insiste sur le « ex », petit ami. 
– C’est toi qui avait écrit les sept lettres non ?  Tu avais oublié que ton nom se voyait, pas dans le premier, mais dans les autres.
– Vraiment ? Mince ! Je devais être plus discret. Je pensais que Jacinthe était ton surnom ou quelque chose mais cela ne m’est pas venu à la tête qu’en réalité, c’était ton prénom Jacinthe Martin.
– Je n’aime pas mon nom, Martin, me dit Jacinthe.
– Je le trouve beau, moi, lui répondit-je.
– Allez on va ailleurs ? me dit-elle.
Puis elle me prit par la main et me conduisit dehors et en même temps, m’emmena à travers la porte de son cœur. 

Elle me demanda un jour : 
– Est ce que tu m’aimais la première fois que nous nous sommes vus ?
Je lui répondis : 
– Tu as réussi à me séduire deux fois. Une fois, tu m’as tué et l’autre, tu m’as appris à voler.
Elle me dit :
– Tu sais, j’ai compris que dans tes lettres, la première lettre de chaque vers de chaque strophe ensemble font je t’a-…
– Je t’aime, Jacinthe Martin.

Lina Guinard et Doga Baklacioglu, 4A

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