Nous vous proposons de retrouver les aventures passionnantes d’Elsy, partagée entre deux univers dans lesquels elle plonge de manière incontrôlable : celui de la BD où elle a rencontré Arthur et celui de la réalité où vivent son père et sa bande d’amis.
Mystère, suspense et romance fantastique, un cocktail concocté par notre talentueuse élève de 3A, Basmala Al Kabra.
Mme Atay

CHAPITRE 8
Le piège
J’en ai peut-être trop dit ? Soudain, il changea le ton de sa voix et me demanda :
« Tu es mariée ?
– Non.
Il fit un sourire malin et dit :
– Très bien. »
Puis, pendant que les portes de l’ascenseur se fermaient, il me fit un clin d’œil. Je savais que ses sentiments pour moi se développaient petit à petit mais là, c’était quand même un peu osé ! Avant de partir à Tarablosse, il alla au port de Beyrouth près d’un quartier nommé Zeytouna bey pour rendre visite à Daniel Iskandarani, un producteur de série policière et co-fondateur de la chaîne de télévision d’Arthur : « JN Global ». En voyant Arthur, Daniel s’avança vers lui et le salua. Ils commencèrent à marcher autour du port et Daniel s’exclama :
« Tu n’aurais pas dû venir là. Personne n’apprécie ta présence ici.
Arthur demanda :
– Pourquoi ?
– Ils ont honte.
– Oh mon dieu ! Tu dis ça juste pour que je te laisse en paix.
– Je suis sérieux. On a encore perdu la trace de ce meurtrier. Pas une piste. Ça nous rend fou !
– Ah bon ?
– Au fait, qu’est-il arrivé à Elsy Hamiyeh ?
– Sarah te l’a raconté, non ?
– Le dossier n’avance pas car tu l’as perdue. Tu sais que nous la cherchons tous désespérément. Pourquoi tu la caches ?
– Elle ne peut pas dévoiler son identité. Je la protège.
– Pourquoi elle ne peut pas dévoiler son identité ? Et pourquoi tu veux la protéger ? Qu’y a-t-il entre vous ?
– Quoi ?
– J’ai vu la vidéo du magasin ! Je suis sûr qu’il se passe un truc.
– Tu as vu ça ? Mon Dieu, c’est pas vrai.
– Mais bon, explique-moi. Tu ne devrais rien me cacher.
– Voilà pourquoi je suis venu. J’ai quelque chose à te dire, au sujet de l’infirmière qui a changé mon médicament.
– Cette femme insiste qu’elle ne sait rien. C’est vraiment étrange. Elle n’a aucun mobile pour te tuer. Elle travaillait dur. Pourquoi avoir fait ça ? Ça n’a aucun sens. Je suis coincé.
– C’est normal que tu sois coincé. Il n’y a pas de contexte.
– De contexte ?
– Oui, contexte. Il n’arrête pas de m’arriver des choses sans contexte. On m’a poignardé soudainement sans aucune raison. Une fille est apparue sans raison et m’a sauvé la vie. Je te l’avais dit, non ? Le jour où on m’a poignardé. Je me souviens qu’un gars m’a appelé, affirmant savoir qui avait tué ma famille. Mais, je ne me rappelle pas qui c’était, ni pourquoi je lui ai fait confiance. J’ignore pourquoi je suis allé à un rendez-vous dangereux sans gardes. J’étais sans défense. Ce jour-là, j’ai agi bêtement, comme si je voulais mourir. Le plus bizarre, c’est que je ne me rappelle pas pourquoi, et cette infirmière non plus. Elle ne sait pas pourquoi elle a essayé de me tuer. Tout ce qui m’arrive récemment se déroule ainsi. Il devrait y avoir un motif et un suspect pour chaque crime, mais non. C’est comme il y a 12 ans. Je cherche désespérément une réponse à ce qui s’est passé. On a tellement bossé sur cette affaire. J’ai même acheté une station télé ! Nous avons créé cette émission pour nous couvrir, mais c’est un centre d’investigation. J’ai investi plusieurs millions de livres libanaises. Quel est le résultat ? D’autres dossiers ont été résolus entre-temps. Oui, on a aidé à arrêter 99% des suspects, c’est pour cela qu’on me voit comme un héros. Cependant, nous n’avons pas d’indices sur le tueur que nous cherchons vraiment. Nous ignorons ses motifs. Pas un cheveu, ni un témoin en 12 ans !
– Et donc ?
– Ces derniers temps, j’ai eu des pensées étranges. Et si, la personne que nous cherchons, était d’une autre dimension ? Je ne la trouverai jamais, même en y dédiant toute ma vie.
– Qu’est-ce que tu racontes ? Le tueur serait un extraterrestre ou quoi ?
– Pourquoi pas ?
– Quoi ???
– Mais pas un extraterrestre commun. Ils nous ressemblent et agissent comme nous. Comme Elsy par exemple. Elle me connaît par cœur. Comme si elle avait suivi ma vie d’en-haut. Elle connait mes sentiments et mes pensées que je n’ai confiés à personne.
– Comment est-ce possible ?
– Je ne sais pas. Heureusement, elle me veut du bien. Elle essaye de me sauver la vie.
– Pourquoi ?
– Je ne sais pas. Je crois que quelqu’un me veut du mal. Cette même personne, qui a créé ces événements insensés, et qui veut ma mort.
– Qui c’est ?
– Je en ai aucune idée. Mais je suis sûr d’une chose, c’est lui, le responsable de tout ça. Tu es surpris ?
– Bien sûr !
– Tu aurais eu un autre avis si tu avais vu quelqu’un survivre d’une balle dans le cœur. Je crois bel et bien que Elsy est la clé de ma vie. Seule elle peut ouvrir la porte de tous les secrets. »
Pendant ce temps-là, au « penthouse ». J’étais là, debout, dans la chambre d’Arthur, regardant tous ces assistants ramener des vingtaines de sacs de shopping, des boîtes à chaussures et des cadeaux. Confuse, je dis à l’une des assistantes :
« C’est quoi, tout ça ?
L’assistante me répondit :
– Tout ce dont vous aurez besoin : habits, chaussures, produits de beauté.
– Tout ça est pour moi ?! Mon Dieu ! Je ne peux pas tous les porter !
– M. Parker nous a ordonné de vous apporter tout cela. Si vous avez des préférences, dites-le-nous.
– Woah ! »
Je partis dans la salle de bain pour essayer ces vêtements. Je pris une robe et commençai à l’enfiler. Cette robe lui a probablement coûté plus de 900 000 livres libanaises. Combien a-t-il dépensé ? Des dizaines de millions de livres libanaises ? Des centaines de millions ? J’étais plongée dans mes pensées, lorsque je sentis une main m’attraper de derrière. Je sursautai de peur ! Avant que je me tourne et que je découvre que ce n’était qu’une assistante qui voulait m’aider à enfiler la robe. En voyant ma réaction, l’assistante dit calmement pour me rassurer :
« Je voulais seulement vous aider.
Je répondis soulagée :
– C’est bon. Je me débrouille. Vous pouvez attendre dehors.
– A présent, je suis à vos ordres.
Je le regardai dans l’incompréhension totale et rétorquai :
– A mes ordres ? Vous travaillez pour moi ?
Elle me répondit en souriant :
– Oui, Madame.
– Ce n’est pas nécessaire.
– Je peux vous aider ?
– C’est bon, ne vous inquiétez pas.
– Laissez-moi vous aider.
– Je peux le faire moi-même.
Puisqu’elle insista, J’acceptai son aide et celle-ci m’aida à enfiler la robe. Puis elle m’assit sur la chaise de la salle de bain pour me maquiller. Je lui dis :
– Vous n’avez vraiment pas besoin de me maquiller.
– Juste un instant.
– C’est bon. C’est un peu gênant. Je peux le faire moi-même. Mais vous avez une idée de la raison pour laquelle Arthur m’envoie tous ces cadeaux ?
– Je croyais que vous étiez sa fiancée ?
Étonnée, je m’exclamai :
– Pardon ?!
– On m’a dit que vous étiez sa fiancée.
– Moi ?!
– Oui.
– Je vois… »
Pourquoi ce retournement d’histoire ? « W : la vie tragique d’Arthur » est une bande dessinée d’actions. Mon Dieu. Pourquoi l’histoire tourne au drame romantique ? Mon cœur bat la chamade.
Tout à coup, pendant que j’étais toujours dans mes pensées, la fameuse assistante de tout à l’heure entra dans la salle de bain en s’exclamant :
« C’est M. Parker qui appelle !
– D’accord.
Je répondis au téléphone :
– Allo ?
– Que fais-tu ?
Même entendre sa voix fait battre mon cœur !
Tu vas bien ? Je suis dans l’avion (privé bien évidemment). J’appelle maintenant car je serai injoignable jusqu’à demain. Tu es bien installée ?
– Pourquoi je suis ta fiancée tout à coup ?
– Ah oui ! Mes domestiques trouveraient ça bizarre. Je ne peux pas dire que je te cache. Tu es vexée ?
– Pas vraiment…
– Tu crains que ton petit ami soit au courant ?
– Je n’ai pas de petit ami !
– Ah bon ? Pourquoi ?
– Je suis obligée d’en avoir un ?
– Non, mais tu es une femme séduisante. Je ne comprends pas pourquoi tu es seule.
– Tu te moques de moi ? Tu disais que j’étais aussi jolie qu’un chien galeux.
– Ta beauté ne vaut pas ton charme. Comment dire ? Tu es charmante et simplette.
Je soupirai.
– Allo ? Tu es vexée ? Je rigolais.
– Je ne suis pas vexée. Même ceci fait battre mon cœur. Je suis vraiment une idiote.
Il rigola.
– Ne rigole pas alors que je suis enfermée ! Tu y prends trop de plaisir !
– Si tu veux rentrer chez toi, tu peux m’appeler quand tu veux. Tu le sais, non ? Bon, Bonne nuit !
– Je t’aime !
J’attendais une réaction de surprise de sa part mais il n’y avait que le silence. Je voulais vraiment le surprendre et rentrer chez moi. Puis il rétorqua :
– Tu sais que ça ne fonctionne pas avec moi.
Avec déception, je répondis :
– Je sais, mais j’ai tenté ma chance puisque tu as dit que j’étais charmante.
– Bonne nuit. »
Je raccrochais. Et je me frappai la tête contre le lavabo. Je suis une idiote !
Pendant ce temps, dans l’avion, Arthur, assis sur un siège, dit :
« Si je l’entends encore une fois, je succomberai.
En l’entendant, Hadi s’exclama :
– Si tu entends quoi ?
– Non, rien. »
Le charmant jeune homme prit un journal et commença à le lire.
Du côté de Sarah, qui elle, était restée à Beyrouth, les questions s’accumulaient et les choses se compliquèrent. Alors elle décida d’aller me voir :
« Vous étiez là ?
Surprise par sa présence, je répondis :
– Ah ! Vous m’avez fait peur, je ne vous avais pas vue !
– Qu’est-ce que vous faites ?
– Je ne pouvais pas dormir, donc je me promène dans les penthouse.
– Comment vous vous sentez ?
– Bien merci.
– Vous voulez boire un verre de vin avec moi ?
– Du vin ?
– Oui ! On dirait que vous vous ennuyez.
– Je m’ennuie en effet.
– Allons-y !
Nous nous avançâmes toutes les deux vers l’ascenseur quand soudain, un des membres de la sécurité demanda :
– Où allez-vous ?
Sarah répondit :
– En haut.
– Mais M. Parker a dit…
– On monte juste boire un verre de vin. Venez avec nous.
– Très bien.
Nous allions au bar, et en marchant jusque-là bas, Sarah me posait plusieurs questions :
– J’imagine que vous avez une famille.
-Oui.
– Ils doivent se faire du souci. C’est égoïste de la part d’Arthur de vous enfermer ici.
– Ma famille n’a pas dû s’en rendre compte.
– Mais ça fait déjà deux jours.
– Il ne s’intéressent pas vraiment à moi.
– Je vois. Ah oui ! J’ai oublié que j’avais un coup de fil à passer. Allez-y. Je vous rejoins dans cinq minutes. »
Elle dit au garde du corps de me montrer le chemin vers le bar et s’en alla. En arrivant dans celui-ci, je m’installai et j’attendis. Soudain, le téléphone du garde sonna et il répondit. Et pour je ne sais quelle raison, après trois secondes, il partit. Mais bon, ce n’était pas grave, je restai à ma place et j’attendis. Soudainement, un serveur vint et me donna les menus, puis il s’exclama :
« Pour deux ?
– Oui.
– Ça alors… C’est vous non ? Vous êtes la personne qui était sur le toit quand M. Parker s’est fait poignarder !
Et là, je me souvins. C’était lui ! Le serveur qui était avec moi quand je sauvai Arthur !
– C’est vous, pas vrai ? On vous a cherché partout. Vous aviez disparu ! La police vous recherche aussi ! Vous n’êtes pas au courant ? Vous êtes passée aux infos. Pourquoi n’êtes-vous pas venue plus tôt ?
– Eh bien… Je ne savais pas que c’était le toit de cet hôtel.
– Un instant, je vous prie.
Oh non ! Je fais quoi maintenant ?
A suivre…
Basmala Al Kabra, 3A