
CHAPITRE 5
Après notre discussion, je sortis de la pièce et je dis au revoir à Su-Bong car je devais aller à l’université. Arriva le soir, j’étais au bureau avec deux de mes amis car nous devions terminer un projet. Nous avions travaillé toute la journée et nous voulions manger un tiramisu. Nous jouâmes à pierre, feuille, ciseau pour savoir qui irait le chercher et je perdis. Il pleuvait beaucoup dehors mais, heureusement, le café était à quelques pas de l’université. Je pris la commande puis je sortis du café mais je m’arrêtai devant la porte car je voulais parler à Su-Bong. J’étais curieuse de connaître la suite de l’histoire.
Alors je l’appelai et je dis :
« Allo Su-Bong.
– Oui Allo Elsy.
– Alors c’est quoi l’intrigue, cette semaine ?
– Je crois qu’il va encore… tuer Arthur.
– Quoi ?
– Il travaille dessus en ce moment même. Une personne appelle l’infirmière pour lui dire d’injecter du poison à Arthur.
– Qui ça ?
– Je ne sais pas, c’est qu’un coup de fil.
– Et comment ?
– Elle va lui injecter du potassium à la place des antibiotiques.
– Du potassium ? Pour provoquer un arrêt cardiaque ?
– Oui. J’ai vérifié et ça semble le moyen le plus facile. »
Je raccrochai le téléphone et je sentis une vague de stress et d’inquiétude m’envahir. Pourquoi mon père voulait encore tuer Arthur ? Je repensai au moment où je l’avais sauvé et où nous nous étions regardés dans les yeux, alors j’appelai mon père. Il répondit :
« Allo.
– Papa ? Tu travailles ?
– Oui, qu’est-ce qu’il y a ?
– Désolée de te déranger mais tu vas tuer Arthur Parker ? Pourquoi ? Pourquoi il faut que tu le tues ?
– Tu te mêles de mon travail maintenant ?
– C’est juste que ça me fait de la peine. Pourquoi le faire mourir s’il n’a rien fait de mal ? C’est injuste, il était déterminé à trouver le meurtrier. C’est le héros ! Il doit au moins se venger avant de mourir !
– Qui a dit que les héros se vengeaient toujours avant de mourir ? C’est mon choix.
– Quand même ce n’est pas juste, papa. Ça contredit l’idée même de l’avoir sauvé. Si tu le tues encore au bout de deux chapitres, les lecteurs trouveront ceci absurde.
– Alors pourquoi tu as fait ça ?
– Papa ? Qu’est-ce que tu entends par « ça » ?
– Peu importe.
– Tu parles de quand j’ai sauvé Arthur, c’est ça ?
– Mais de quoi tu parles ?
– Tu le sais aussi bien que moi, non ? Tu sais que j’ai sauvé Arthur ! Tu ne l’as pas dessiné pas vrai ?
– Tu as perdu la tête ?
– Si j’ai tort alors explique-moi comment as-tu su ce que je portais ce jour-là ? Elle me ressemblait de la tête aux pieds ! C’était la première fois que je portais cette tenue ! Tu l’as vu aussi pas vrai ? Tu as vu Arthur en chair et en os. Je l’ai vu. Il avait le sang chaud et le cœur battant ! Son regard est ancré dans ma mémoire. Je l’ai vu de mes propres yeux mais comment peut-il être vivant ? Ça n’a aucun sens ! Comment peut-il vraiment exister ?
– C’est pour ça que je dois mettre fin à ses jours sans attendre !
– Tu ne peux pas ! C’est un meurtre !
– Qu’est-ce que tu as dit ? Un meurtre ?
– Je ne sais pas ce qui se passe mais il est vivant ! Quand on tue une personne vivante, c’est un meurtre papa ! Allo ? Allo ? »
Mon portable grésillait et je n’arrivais plus à joindre mon père. Là, je me rendis compte que je n’étais plus devant le café mais devant une pharmacie ! Et juste derrière moi, se trouvait une télé publique qui diffusait les informations. Lorsque j’entendis les infos parler d’Arthur, je compris immédiatement que je m’étais téléportée dans le monde de la BD ! Mais comment était-ce arrivé ? Les infos disaient : « Dix jours se sont écoulés depuis l’agression d’Arthur Parker. La police n’a toujours aucune piste et rencontre des difficultés dans l’enquête. Les recherches se concentrent autour du seul témoin, une femme étudiante en architecture. Cette étudiante serait âgée d’environ 25 ans, c’est la seule information détenue par la police pour le moment. Selon l’hôpital Hachem, Parker a été opéré avec succès et il récupère rapidement. »
Puisque j’étais déjà dans le monde de la BD, il n’était pas trop tard pour sauver Arthur. Par chance, l’hôpital Hachem était juste à côté et je m’y rendis le plus rapidement possible. Je courus dans l’hôpital comme une folle pour essayer de trouver la chambre d’Arthur et enfin je la trouvai ! J’ouvris brusquement la porte et juste avant que l’infirmière n’ait le temps d’injecter le poison, je retirai la perfusion de ses mains. Arthur était assez étonné et ne comprenait pas ce qui venait de se passer, alors je m’exclamai :
« Vous allez bien ?
Hadi rétorqua :
– Que se passe-t-il ?
Je répondis :
– C’est du potassium pas un antibiotique ! Ça arrête le cœur ! »
Arthur regarda l’infirmière et celle-ci essaya de s’échapper mais les gardes du corps l’arrêtèrent immédiatement et ils l’emmenèrent au commissariat pour tentative de meurtre médical.
Pendant ce temps, je lui demandai d’un ton inquiet :
« Quand vous l’a-t-elle posée ?
Arthur répondit :
– Juste avant que vous n’entriez.
– Alors c’est bon les quantités infimes sont inoffensives.
– Comment avez-vous su ?
– Pardon ? Je passais par-là, c’est juste le hasard. L’infirmière avait l’air suspecte.
Puis au même moment, trois médecins entrèrent dans la chambre et demandèrent si tout allait bien alors je répondis :
– L’infirmière a essayé de lui injecter du potassium mais tout va bien désormais. Maintenant que votre médecin est là, je vais y aller.
Mais Arthur me rattrapa par le bras et dit :
– Elsy Hamiyeh ? Vous êtes Elsy Hamiyeh n’est-ce pas ?
– Euuh… non ce n’est pas moi.
– C’est écrit Elsy Hamiyeh là, sur votre blouse universitaire. On se rencontre enfin Elsy.
Arthur ordonna au médecin de sortir de la pièce pour nous laisser un peu d’intimité, pour pouvoir parler tranquillement. Arthur commença la conversation en disant :
– Vous êtes étudiante dans une université d’architecture nommée Mayonsey ?
Je répondis d’un ton paniqué :
– Non. Enfin oui.
– Alors pourquoi ils n’ont pas trouvé d’université de ce nom au Liban et nulle part ailleurs. Cette université n’existe pas.
– Ah oui, je travaillais dans cette université avant mais elle a fermé.
– Fermé ?
– Oui ! Elle a fait faillite !
– D’ailleurs que faites-vous là ? Vous n’êtes pas médecin.
– Pardon ?
– Comment avez-vous atterri ici ?
– Eh bien…Vous me cherchiez ! J’ai vu aux infos que vous cherchiez le témoin.
– Vous disiez être passée par hasard.
– J’ai vu l’infirmière par hasard, elle avait vraiment l’air suspecte. Mais je ne suis pas venue ici par hasard, je suis venue ici pour vous voir ! C’est ça.
Il me sourit et soudain Sarah entra dans la chambre et s’exclama :
– On vient de m’informer ! Pourquoi l’infirmière a fait ça ? Tu vas bien ?
Puis elle me regarda et me demanda :
– Est-ce que vous êtes Mlle Elsy Hamiyeh ?
En me levant je répondis :
– Oui.
– Je n’en reviens pas que l’on se rencontre ainsi. On vous a cherchée partout ! Bonjour, je suis Sarah, l’assistante de M. Parker.
Je répondis en souriant :
– Bonjour.
– Pourquoi n’a-t-on pas pu vous joindre jusque-là ? Vous êtes étudiante à l’université Mayonsey ? On n’a trouvé aucune université de ce nom au Liban et nulle part ailleurs.
Et à ce moment , Arthur dit :
– Elle vient juste de tout expliquer.
L’assistante rétorqua :
– Oh, vraiment ? En tout cas, elle est jolie. Le portrait n’était pas fidèle à cause de toi.
Puis il la regarda d’un air étonné et lui répondit :
– Oui, elle est jolie. J’ai dit le contraire ?
Et là, je repensai au moment où il avait dit que « si elle est jolie, un chien galeux le serait aussi » et j’ajoutai :
– Pas la peine de me faire de faux compliments. Vous pensez que si je suis jolie un chien galeux le serait aussi.
Il me regarda d’un air très surpris et étonné et là, tout le monde fut silencieux. Je pensai : « Oh non, je l’ai lu dans la BD ». Sarah coupa ce silence en disant :
– Vous vous adressiez à M. Parker, c’est ça ? Comment avez-vous su…
Pendant que Hadi et Arthur me regardaient bizarrement, je répliquai :
– Eh bien c’est… Je suis désolée mais j’aimerais m’entretenir seule à seul avec M. Parker.
– Pardon ?
Arthur demanda :
– Avec moi ?
– Oui, j’ai quelque chose à vous dire.
Il dit à Sarah et Hadi d’attendre dehors pour que nous restions seuls et celle-ci répondit :
– Mais M. Parker, on ne sait rien d’elle.
Arthur prit ma défense et dit :
– On ne sait rien sur elle ? Elle m’a sauvé la vie, c’est déjà bien suffisant non ?
– La police sera bientôt là, on en reparlera plus tard.
Puis tous les deux sortirent et nous restâmes seuls. Arthur commença la discussion avec un sourire séducteur en disant :
– Vous vouliez me dire quoi ?
Je lui répondis :
– Vous dites que je vous ai sauvé la vie ?
– Tout à fait.
– Alors vous pouvez m’aider, pas vrai ?
– Bien sûr. Je vous trouverai une vraie université aussi.
– Pas la peine de me trouver une université, aidez-moi juste à filer d’ici en douce. Il ne faut pas que la police m’interroge, ni que je fasse une déclaration.
– Et pourquoi ça ?
– Je suis dans l’incapacité de le faire.
– Comment ça ? Vous êtes une étrangère sans papiers ? Une criminelle recherchée ?
– Ne me demandez pas pourquoi. Vous dites que je vous ai sauvé, vous pourriez faire ça pour moi.
– Vous m’avez peut-être sauvé mais je ne peux faire ça, je ne sais rien de vous et la police vous soupçonne de complicité. Parlez à la police et prouvez votre innocence…
– Vous savez bien que je ne suis pas complice.
– Comment en êtes-vous si sûre ?
– L’instinct. Votre instinct vous le dit.
Soudain, juste après avoir entendu ces mots, Arthur me fixa d’un air étrange et curieux, comme s’il sentait une connexion entre nous deux et il me dit :
– On dirait que vous me connaissez bien. Vous avez même su ce que j’avais dit sur votre beauté.
– Oui. J’en sais beaucoup sur vous. Vous pensez que je pourrais être « la clé de votre vie ».
Il me fixa toujours mais cette fois-ci, il était vraiment surpris et dit :
– Elsy Hamiyeh, qui êtes-vous ?
– Si vous voulez le savoir, laissez-moi partir maintenant, je vous le dirai la prochaine fois. C’est juste que je ne peux pas maintenant.
– Vous négociez bien.
– Je ne négocie pas, je vous demande un service. J’ai mes raisons, s’il vous plaît.
Il me regarda comme s’il comprenait ce que je ressentais et dit :
– Attendez un instant.
Il prit son téléphone et appela Hadi pour qu’il vienne me faire sortir de l’hôpital en douce. Puis en reposant son téléphone, il demanda :
– Vous me direz tout la prochaine fois ?
– Oui.
– Et ce sera quand ? Vous ne partirez que lorsque j’aurai eu votre promesse, j’ai tellement de questions à vous poser.
– Je ne sais pas. Peut-être quand vous sortirez.
– Quand je sortirai ? D’accord. Votre numéro de portable est faux, alors prenez celui-ci. J’ai plusieurs portables. Je vous appellerai à ma sortie.
– Si c’est pour me localiser, je peux vous dire que c’est inutile.
– Je ne ferais pas cela à celle qui m’a sauvé la vie, vous disiez me connaître. Vous avez juste à tenir votre promesse, je sais que je pourrai vous joindre alors je vous laisse partir.
– Comment vous le savez ?
Il me répondit d’un regard malin et séducteur :
– L’instinct.
Nous nous regardâmes dans les yeux pendant un bon moment. Ses yeux étaient beaux et son regard était tellement charmant et perçant ! Tout à coup, il dit :
– Vous pouvez y aller. Attendez ! Je retire ce que j’ai dit, vous êtes très jolie.
Je répondis d’un ton assez gêné et timide :
– Euhh… merci. »
Il me sourit et me laissa partir. Arrivée dehors, j’enlevai ma blouse universitaire que je jetai dans une poubelle juste à côté et je détachai mes cheveux pour que l’on ne me reconnaisse pas. Après quelques minutes de course, je m’arrêtai près d’un arrêt de bus pour m’asseoir et me reposer un peu car j’étais essoufflée. Plusieurs questions me traversèrent l’esprit : « Comment vais-je rentrer maintenant ?? Comment cela s’est-il passé la dernière fois ? Je me souviens que les mots « à suivre » sont apparus, ça voulait dire que c’était la fin du chapitre. Je suis restée environ une-demi-heure la dernière fois. Bon, attendons encore un peu. » Je poussai un soupir et j’attendis.
Soudain, l’aiguille de ma montre commença à tourner rapidement et le temps avança à une vitesse incroyable. J’étais choquée mais je n’eus pas le temps de réaliser ce qui m’arrivait que tout s’était arrêté. D’un coup, il fit jour alors qu’à peine deux minutes avant il faisait nuit. Il faisait chaud alors que nous n’étions pas censés être en été et en plus, j’étais en pull d’hiver !
Tout à coup, la sonnerie de mon téléphone retentit alors je répondis :
« Allo ?
– Elsy Hamiyeh ? Où êtes-vous ? il faut qu’on se voie.
Oh mon dieu c’était Parker ! Je ne comprenais rien à ce qui venait d’arriver alors je répondis :
– Pardon ?
– Vous êtes libre aujourd’hui ?
– Pardon ?
– Où êtes-vous là maintenant ? A Beyrouth ?
– Oui.
– Où ça ?
– A l’arrêt de bus près de l’hôpital.
– Attendez là, j’arrive. »
Ensuite, il raccrocha directement. Mais que se passait-il ? Pourquoi ces choses bizarres se produisaient-elles encore ? Quelques minutes plus tard, une Lamborghini rouge s’arrêta juste devant moi. C’était Arthur ! Il était tellement beau, stylé et tout le monde le regardait. Il baissa la vitre de la voiture et s’exclama :
« Comment allez-vous Elsy ?
J’étais figée et je ne savais plus quoi faire. Il sortit de la voiture, retira ses lunettes cool et dit :
– Quelle coïncidence de vous voir ici ! Je viens juste de sortir.
– Quoi ? Déjà ? Vous êtes déjà rétabli ?
– Comment ça « déjà » ? Je suis resté au lit deux mois.
Je le regardai d’un air étonné et je me dis : « Quoi ? Deux mois sont passés ? ». Pendant ce temps, Arthur ouvrit la porte droite côté passager de la voiture et me dit :
– Montez.
– Pourquoi ?
En me souriant, il rétorqua :
– On ne peut pas parler dans la rue, allons ailleurs.
J’acceptai et j’entrai dans la voiture luxueuse d’Arthur puis ce dernier me dit :
– Allons déjeuner. Vous avez une préférence ?
– Tout me va. »
Ensuite, il se pencha à mon niveau et me boucla la ceinture. Ouah ! J’étais tellement plongée dans mes pensées que j’avais oublié de la mettre. Mais honnêtement, je trouvai ça très mignon. Après cette action il me demanda :
« Quoi de neuf depuis le temps ?
Je me dis : « rien de particulier ça ne fait que 5 minutes ! Ce n’est pas possible, comment deux mois se sont écoulés ? » puis même avant que je ne dise quoi que ce soit, il ajouta :
– On va dans un de mes restaurants préférés, ça vous va ?
– Oui. »
Durant le trajet, je ne faisais que de me poser des questions : « Peut-être que c’est ça ? C’est une BD, non ? Le temps défile à la vitesse nécessaire à l’histoire. C’est bien ça, Arthur Parker est le personnage principal. Les scènes où le personnage principal ne fait rien sont inutiles, alors on fait l’impasse de son séjour à l’hôpital. Je crois que c’est ça. Et moi alors ? Que m’est-il arrivé ? Alors, moi aussi je fus absente pendant deux mois ? » En plein milieu du trajet, Arthur me dit :
« Vous n’avez pas chaud ?
– Pardon ?
– La météo annonce 30 degrés aujourd’hui.
– Je vois.
– Vous n’avais pas dormi sur le banc, si ?
– Non.
– Il me semble que vous portiez la même tenue il y a deux mois.
Il s’arrêta devant un magasin de vêtements de luxe et me dit en souriant :
– Allons-y, je veux vous offrir une tenue d’été avant d’aller manger.
– Non, ça ira.
– Vous avez très chaud.
– Non pas du tout.
– Vous avez de la sueur au front.
Nous entrâmes dans la boutique, une conseillère de vêtements proposa de m’aider à choisir ma tenue et Parker me dit en souriant :
– Prenez ce qui vous plaît. »
Je choisis une robe et j’entrai dans la cabine d’essayage pour la mettre et ensuite je commençai à me poser plein de questions : « Pourquoi ce chapitre est-il aussi long ? Ça a duré moins de trente minutes la dernière fois ! Ça fait déjà deux mois, pourquoi ça ne finit pas ? C’est ça, on est dans une série ! Donc, il faut un évènement menant au chapitre suivant ? C’est ça ! Quelque chose qui arriverait au personnage principal, un évènement qui pourrait être une fin. Mais quel genre d’évènement ? »
C’est à ce moment-là que j’eus une idée. Il fallait que l’évènement bouleverse les émotions du personnage principal. Je sortis de la cabine et je marchais en direction d’Arthur qui était toujours souriant et soudain je le giflai ! Tout le monde dans la boutique était choqué.
« C’est assez choquant, non ? Ce suffit pour une scène finale non ? » mais il ne se passa rien !
A ce moment Arthur tourna son visage et me regarda droit dans les yeux :
« Vous pouvez m’expliquer ? Vous acheter des habits méritait une gifle ?
– Oh là là !
– Qu’est-ce que ça signifie ?
– Eh bien… Je suis désolée.
J’essayai de m’enfuir dans la cabine mais il me rattrapa par le bras et me dit :
– Elsy ! Il faut avoir des raisons pour gifler quelqu’un. »
« Si ça n’a pas marché… peut-être que… Et si ça, ça marchait ? »
Je regardai ses lèvres et soudain, je l’embrassai. Les gens autour étaient étonnés. Le baiser dura environ deux minutes et même Arthur était étonné et ne comprenait rien à ce qui venait de se passer. Il fut quand même charmé.
Tout à coup, je vis les mots « à suivre » s’écrire et je courus le plus rapidement possible vers la cabine d’essayage. Arthur essaya de me rattraper mais il était trop tard, j’étais déjà revenue dans mon monde.
Lorsque j’arrivai, il faisait toujours nuit, il pleuvait toujours et en plus, j’étais en robe d’été. Le tiramisu que j’avais laissé par terre était toujours là. J’étais là, juste en face du café en train de me remémorer plusieurs fois cette scène de baiser. Ses lèvres étaient tellement douces… Mais il y avait quelque chose que je ne comprenais toujours pas : « Comment pouvais-je atterrir dans la BD sans que quelqu’un m’y tire ? Allais-je y retourner ? Allions-nous vivre une histoire d’amour très prochainement, moi et le bel Arthur Parker ? »
À suivre…
Basmala Al Kabra, Azra Sayilir et Joelle Sevik, 4A