
CHAPITRE 4
Enfin, les vacances s’étaient terminées, j’entrai dans la classe mais je ne vis pas Emir. Puis, Mme Atay nous présenta un nouvel élève et lui demanda de s’asseoir à côté de moi. Il s’appelait Léo. Emir n’était pas encore venu. Léo était assis à sa place, même s’il ne le savait pas. Il me regardait depuis le début du cours mais il n’était pas très bavard. Il m’avait juste demandé mon nom et quand je lui avais répondu, il l’avait trouvé très beau. Je le remerciai et il baissa la tête en avant pour cacher son visage qui avait rougi. Je ne sais pas pourquoi il avait agi comme cela.
Une demi-heure après le début du cours, Emir arriva et quand il vit quelqu’un assis à sa place, il sembla en colère. Je lui fis comprendre que j’étais désolée par un regard, mais il tourna la tête et s’assit où la professeure lui demanda. Je l’observai à chaque fois que je pouvais, mais il fuyait mes regards. A la récréation, je le rejoignis mais il me demanda brutalement :
– Pourquoi tu ne traînes pas avec ton nouveau petit ami ?
Puis il s’éloigna.
Toute la semaine se passa ainsi. J’étais si triste qu’il soit resté loin de moi que je ne parlais plus à personne et je m’étais renfermée sur moi-même. Léo n’arrêtait pas de me demander si j’allais bien mais je passais à côté de lui avec des réponses courtes.
Puis un jour, il vint vers moi et me demanda :
– Vous êtes-vous battus avec ce gars, Emir ? Tu l’aimes bien, tu es tellement en colère contre lui, n’est-ce pas ?
Je n’avais pas répondu. Je ne savais même pas pourquoi j’étais aussi en colère. Mais Léo venait de me le dire. Je ne pouvais pas le nier. En sortant de l’école, je vis Emir à l’extérieur le visage plein d’égratignures et j’aperçus même un gros bleu autour de son œil. Je courus vers lui et demandai ce qui s’était passé, mais bien sûr, il ne me répondit pas. J’avais pensé lui révéler mes sentiments le jour de la Saint-Valentin mais maintenant qu’il était en colère contre moi, je n’avais plus aucun espoir.
C’était le 14 février, la Saint-Valentin… je n’arrivais toujours pas à surmonter le choc de ce qui s’était passé la veille. Je ne pensais pas qu’Emir me traiterait ainsi. Quand j’entrai dans la classe, je vis Emir qui était à l’autre bout de la salle puis Mme Atay arriva et le cours commença.
Plus tard, pendant la récréation, je m’isolai parce que je n’étais pas intéressée par les cadeaux que les amoureux se donnaient. En fait, dans ma situation actuelle, cela me dégoûtait. Je retournai en classe quand la cloche sonna. En passant, j’ouvris mon casier pour prendre ma trousse, je n’en crus pas mes yeux : Il y avait une lettre…
Le professeur était arrivé avant que j’aie pu l’ouvrir. Même si je me posais des questions, je dus attendre la fin de l’école pour ouvrir la lettre. Quand la dernière cloche sonna, je rangeai mon sac et quittai la classe pour commencer à lire la lettre. C’était une lettre d’amour. Quelqu’un, dans la lettre, disait qu’il était amoureux de moi depuis longtemps.
Mais la lettre n’était pas anonyme. Elle était signée par Emir. Je ne pouvais pas en croire mes yeux car il était aussi amoureux de moi. Il m’expliquait la raison de ses cicatrices. Leo lui avait parlé après l’école de mes contrariétés, Emir avait prétendu ne pas comprendre. Alors Leo s’était énervé et il l’avait frappé. Emir rentra chez lui et repensa à la conversation avec Leo. Il décida alors de m’écrire une lettre décrivant les sentiments qu’il avait cachés en lui pendant longtemps. Je n’y croyais pas. Il était donc amoureux de moi depuis le début. Donc Je voulus lui écrire une réponse et je composai le poème suivant :
Pourquoi mourir de la peine que me fait l’amour
Quand je pourrais m’en sortir sans aucune blessure ?
Hélas ! Cependant, cela va m’être très dur
Puisque je rêve de cet amour tous les jours.Pourquoi aimer si celui que j’aime m’ignore ?
Parce que je ne peux plus exister sans lui.
Maintenant, quand je me souviens de son beau cœur d’or
Me dire qu’on aurait pu partir loin sans ennui.
Ensemble notre amour serait éternel !Julie
J’avais mis mon poème dans le casier d’Emir. Il était entré dans la classe et avait ouvert son casier pour prendre son cahier. Je l’avais observé attentivement. Il avait pris le poème et l’avait lu. Puis il m’avait regardé. J’étais tellement embarrassée que je rougis, alors j’avais tourné la tête. Mais, même si je ne pouvais pas le voir, je pouvais le sentir sourire.
Puis Léo était venu et s’était assis à côté de moi. Il m’avait demandé pourquoi j’étais si heureuse. Je l’avais donc remercié d’avoir parlé à Emir et lui avait appris que nous nous étions révélé nos sentiments. Il avait prétendu être heureux pour moi, mais on voyait la déception dans son visage. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi, alors je lui avais demandé ce qu’il avait. Il m’avait regardé en souriant, mais je fus surprise d’apercevoir des larmes dans ses yeux. Pourquoi pleurait-il ? Il était parti aux toilettes avant que l’enseignant n’arrive.
Emir était venu me voir à la récréation pour me féliciter pour le poème que j’avais écrit. Il était très heureux grâce à moi et il s’était excusé pour ce qui s’était passé les jours précédents. Je lui avais pardonné, bien sûr. Il m’avait demandé si Léo allait bien. Il ne nous parlait plus. Il ne nous regardait plus. Je racontai à Emir notre conversation et une expression sombre était apparue sur son visage.
– J’ai compris pourquoi… Il t’aimait aussi, il m’avait révélé son amour pour toi et avait pleuré quand tu lui avais dit que nous nous aimions.
J’étais choquée, et j’avais pitié de lui, mais j’étais si heureuse que je voulais profiter de ce moment. J’avais hâte que la fin de la semaine arrive pour profiter du week-end avec Emir.
Elif Orhan, Meryem Seyhanli et Deniz Bendes, 4A