Une nouvelle ville pour une nouvelle vie (3)

© Elif Orhan, Meryem Seyhanli et Deniz Bendes, 4A

CHAPITRE 3

J’avais dû attendre l’heure du déjeuner pour parler à Emir. D’abord, je lui demandai si sa main allait bien et il m’avait dit qu’il n’avait rien. Mais je m’inquiétais quand même pour lui. Ensuite, je lui avais tout expliqué dans les moindres détails. Il semblait surpris. Il précisa qu’il n’était pas là ce jour-là mais chez sa grand-mère. Toutefois, il avait la même blessure et cela nous terrifia. Nous décidâmes d’enquêter sur cette affaire. Nous avions un plan qui consistait à faire semblant d’être malade et à aller à l’infirmerie. Puis Emir viendrait et ferait patienter l’infirmière. Pendant ce temps, je passerais par la porte de l’infirmerie pour aller dans la cour des primaires pour aller examiner la pièce et ensuite je lui dirais ce que j’avais vu.

Notre plan semblait parfait ; mais il y avait des risques : par exemple, si je me faisais attraper par un enseignant en primaire, j’irais chez le proviseur. Nous y avions réfléchi, alors j’inventerais un bon mensonge. A part cela, il n’y avait pas de problème, juste s’il y avait d’autres personnes à l’infirmerie, nous ne pourrions pas exécuter notre plan.

Nous décidâmes de le mettre à exécution le jeudi suivant.
Au déjeuner, je fis semblant d’avoir beaucoup de maux de tête, j’allai à l’infirmerie, et Emir me suivit. L’infirmière m’avait dit d’attendre. C’est à ce moment-là qu’Emir arriva, et dit à l’infirmière qu’un enseignant du bloc H l’appelait. Ils partirent tous les deux. Il n’y avait qu’un seul enfant dans la pièce qui était au CM1. C’était le bon moment. Je traversai la cour sans être vue car il n’y avait personne. J’étais nerveuse.

Notre plan avait réussi et maintenant, je devais me rendre, sans me faire remarquer par le professeur, dans la salle où tout s’était passé. J’arrivai devant la salle et j’étais impatiente de voir ce qui se trouvait dedans. Puis, j’entendis des bruits de pas et par stress, j’ouvris tout de suite la porte pour ne pas être remarquée. Quand j’entrai, il faisait tout noir et j’avais cru que tout allait recommencer. J’avais très peur. J’allumai tout de suite la lumière et tout était normal autour de moi : il y avait des objets de sport. Je ne comprenais pas ce qui s’était passé. Je retournai dans le collège puis je vis Emir. Je lui expliquai que la salle était juste remplie de matériel de sport et qu’il n’avait aucune trace de ce que j’avais vécu. Emir me dit de laisser tomber, que ça ne servait à rien d’enquêter plus. Je l’écoutai et j’abandonnai pour le moment…

C’était la dernière semaine avant les vacances. J’étais heureuse de ne pas aller à l’école pendant deux semaines, mais l’idée de quitter Emir et de ne pas le voir me bouleversait. J’espérais que mes vacances ne seraient pas ennuyantes sans lui. Je ne le connaissais que depuis deux mois, mais depuis le premier regard que nous avions échangé, j’avais eu un coup de foudre pour lui. J’avais l’impression que je ne pouvais plus vivre sans lui. Je n’avais encore parlé à personne de ces sentiments que je gardais en moi. Je préférais les confier à mes amis en France, mais chaque fois que j’essayais, je ne trouvais pas les bons mots.
Maintenant, j’avais l’impression que j’allais exploser. Ces sentiments en moi devenaient de plus en plus forts, prêts à exploser parce que je ne les extériorisais pas. Pour l’instant, je devais les ignorer. Emir était la seule personne avec qui j’étais proche à l’école en ce moment. Et je ne voulais pas ruiner notre amitié avant de savoir s’il avait des sentiments pour moi.

Les vacances commencèrent. Ma famille et moi allâmes skier à Annecy. En fait, j’aurais adoré retourner à Bordeaux et voir ma famille et mes amis, mais l’entreprise de mon père avait organisé un voyage spécial pour tous les employés et nous étions tous partis parce que mon père ne pouvait pas refuser. Mes vacances furent formidables jusqu’au troisième jour. J’avais skié tous les jours. Mais tout à coup, je ressentis une envie de revoir mes amis. J’en parlai à ma mère. Je pensais toujours à Emir car j’étais amoureuse de lui, de son visage, de ses yeux, de son sourire… Bien sûr, je ne pouvais pas le lui dire. J’avais donc décidé d’ignorer mes sentiments.

Cela faisait une semaine, et l’envie de le revoir était devenue insupportable en moi. Pour lui, je n’étais qu’une amie. En outre, il ne restait que cinq jours de vacances. Pourtant, je ne pouvais pas en supporter plus. Pendant un moment, Je pensai tout raconter à ma mère qui s’inquiétait pour moi, parce que j’avais tout le temps l’air triste. En fait, j’essayais de lui dire, mais je ne savais pas comment m’y prendre, et c’était assez embarrassant de parler de choses comme ça. Durant les cinq jours restants, j’avais juste continué à penser à lui, mais je m’étais changé les idées en terminant mes devoirs. Je n’avais jamais imaginé que cinq jours seraient aussi longs et je décomptais les jours pour pouvoir enfin rentrer à Istanbul. Je voulais juste le revoir…

Elif Orhan, Meryem Seyhanli et Deniz Bendes, 4A

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