Vive le vent ! Vive le vent ! Vive le vent d’hiver ! Qui s’en va sifflant soufflant dans les grands sapins verts ?! Ho !
Ça y est nous sommes en décembre ! Et que veut dire décembre sans les fêtes de fin d’année ? Noël en particulier !
Le sapin illuminé, les boules de Noël de toutes les formes, la bonne odeur des viennoiseries… Le calendrier de l’Avent, les cadeaux, le chocolat chaud, la neige et bien plus encore !
Noël est l’une des fêtes les plus connues au monde. Bien qu’elle ait largement pris un aspect commercial, elle restera à jamais une fête de magie dans les cœurs.
Tout comme mon précédent article portant sur « Les origines d’Halloween », nous allons, en ce 24 décembre, découvrir les origines de Noël !

Mais alors, Noël d’où ça vient ?
De nos jours et depuis plusieurs siècles, Noël est une fête officiellement chrétienne. Le 25 décembre est, dit-on, la naissance du Christ. Même si au fil du temps, Noël devint un événement surtout traditionnel, que l’on fête sans son sens religieux.
La fête commence à s’ancrer au IVe siècle, en pleine expansion du christianisme. C’est un fait historique, on installa Noël pour faire sombrer dans l’oubli les anciennes fêtes païennes comme Yule (fête germanique). Le mot Noël provient du latin Natalis signifiant « de naissance, relatif à la naissance ».
On ne connaissait pas la date exacte de naissance de Jésus de Nazareth. Se référant à d’anciens textes romains, mais aussi à une ancienne fête du 25 décembre instaurée par l’Empereur Aurélien en 274 « Dies Natalis Solis invicti », il fut décidé que la naissance du Christ aurait été un 25 Décembre. Même si cette décision est remise en cause aujourd’hui par les historiens. D’après les récits bibliques, les bergers et leurs troupeaux étaient dehors lors de la naissance de Jésus. Or, nous sommes en hiver, ce qui est donc peu probable.
Il faudra attendre au moins trois siècles après Jésus-Christ pour que Noël devienne une fête officielle et encore deux siècles pour qu’elle soit généralisée.
Très vite, Noël remplaça les anciennes fêtes païennes du solstice d’hiver puisque, depuis le Traité de Thessalonique, les fêtes païennes étaient interdites. Cependant, Noël garda de nombreuses traditions païennes, telles que celle du sapin.
Les premières crèches n’apparaissent qu’à la Renaissance. Et la tradition de cadeaux seulement à partir du XVIIIe siècle, ainsi que le fait que Noël soit une fête familiale.
C’est au XIXe siècle, en Allemagne, que s’instaure la tradition du sapin et ses cadeaux emballés en dessous. Mais aussi l’idée que Noël soit une fête pour les enfants, avec ses cadeaux, sans les messes et tout le côté biblique. C’est à partir de là, que le Noël que nous connaissons émergea peu à peu.
Avec la sécularisation de la population et le développement de la laïcité, Noël devint une fête majoritairement familiale, perdant son côté religieux. Aujourd’hui, les chrétiens ne sont plus les seuls à célébrer cette fête de joie et de magie.

Yule
Yule est l’une des nombreuses fêtes du solstice d’hiver, datant d’avant le christianisme. Pourquoi vous parler de cette fête en particulier ? Car au milieu de tout ce qui a inspiré les traditions de Noël que nous connaissons, Yule semble être la fête qui y ressemble le plus. Yule débute le 21 décembre et prend fin le 1er janvier. Tout du long, on fêtait le solstice d’hiver.
Vous avez peut-être déjà entendu le mot « Yule ». Le « Yule-Ball » dans Harry-Potter et la coupe de feu peut-être ? En effet, Yule est, tout comme d’autres fêtes païennes (Samain -relisez mon article sur Halloween-), encore célébrée aujourd’hui. Par qui ? Par les sorciers et sorcières modernes à travers le monde. Yule est donc un sabbat, arrivant tout juste après Samain. Il est donc tout à fait normal qu’une fête de sorciers se retrouve dans une école de sorciers !
Cette fête marque un important tournant dans le cycle des saisons : les récoltes sont terminées et le printemps approche. Les journées sont plus courtes, les nuits plus longues. C’est une période de repos en attendant les beaux jours. Puisque, à la fin du solstice d’hiver, la lumière revient petit à petit.
La fête existe depuis l’Antiquité, et est similaire à un événement du nom de « Saturnales » que célébrait les romains au nom du dieu Saturne, une semaine avant le solstice d’hiver.
Tout comme les Saturnales, Yule était un événement où l’on offrait des cadeaux. Et ou les méchants enfants recevaient de la cendre dans leur chaussette. C’était une fête ou les mortels d’un côté, et les dieux du leur, festoyaient devant des repas en se racontant des histoires et en chantant.
La tradition des quatre bougies de l’Avent, durant les quatre dimanches précédant Noël, cela vient aussi de Yule. Chaque dimanche, on allumait une bougie dit-on, signifiant la renaissance de la lumière.
La couronne de bougies de Christkindel, vient également de cette fête païenne. Christkindel, un dérivé de la fête de la Sainte-Lucie, est connu en Allemagne et surtout en Alsace pour apporter des présents aux enfants sages. Accompagnée du Hans Trapp (père fouettard) qui lui, punit les mauvais enfants.

En tant qu’alsacienne, on peut dire que j’en connais un rayon sur Noël. Si vous vous y intéressez, vous pouvez déjà visionner ces vidéos montrant bien l’ambiance du « Noël en Alsace ».
Le Père Noël – Saint-Nicolas
Ho Ho Ho !
Qui ne connaît pas ce rire emblématique ? Nous avons probablement tous ici grandi avec le Père Noël, ou Saint-Nicolas. Mais en connaissez-vous l’origine ? L’origine… Avant la création du Père Noël « rouge » de Coca-Cola ?
Avant tout, il faut préciser que le Père-Noël est un dérivé de Saint-Nicolas, qui a réellement existé. C’est vers la fin du IIIe siècle après J-C, au sud de l’actuelle Turquie, qu’a vécu l’homme qui donnera naissance plus tard à la légende de Saint-Nicolas.
Saint-Nicolas était un évêque d’une grande générosité. Il réalisait des miracles. Pour ne citer que l’histoire la plus connue, il aurait ressuscité trois enfants tués par un boucher. Bien-sûr cela relève de la légende, mais est aussi une preuve qu’en son temps, Saint-Nicolas n’était pas connu pour sa cruauté. Aujourd’hui, cette histoire est racontée aux enfants par le biais d’une chanson qui, pour ma part, a marqué mon enfance…
Le Saint homme devient alors le protecteur des petits. La tradition germanique fête la Saint-Nicolas, le jour de sa mort : un 6 décembre. Saint-Nicolas descendrait du ciel dans la nuit du 5 au 6 décembre, avec son âne (ou cheval blanc) pour distribuer des cadeaux aux enfants sages. Toujours accompagné de son compagnon, le Hans Trapp (Père fouettard), chargé de punir les méchants enfants.
C’est en 1823, que le mythe du Père Noël commence à se former. C’est la publication d’un poème dans un journal américain « A visit from St Nicholas » ou « The night before Christmas » qui créa en partie le Père Noël que nous connaissons. De là vient l’idée du vieil homme souriant descendant du ciel sur un traîneau tiré par huit rennes, distribuant des cadeaux à Noël.
A cela s’ajoute la tradition du « Sinterclaes » des Hollandais ayant migré aux Etats-Unis au XIXe siècle. « Sinterclaes » qui deviendra plus tard, « Santa-Claus ».
A partir de là, tout s’enchaîne aux Etats-Unis. De nombreux illustrateurs créent leur propre « St Nicholas », l’image du vieil homme se matérialise peu à peu sous la plume de romanciers. On commence à dire en 1885, que Santa-Claus ne vient non pas du ciel, mais du Pôle-Nord où se trouve son usine à jouets.
Pour l’image du Père Noël actuel, il faudra attendre 1931. La marque Coca-Cola cherchant une mascotte pour vendre ses produits en hiver, se tourna vers le si populaire Santa-Claus. Quelques recherches d’anciennes illustrations, un manteau rouge avec quelques touches de blancs, et hop ! Le tour est joué ! Le vieil homme jovial aux couleurs de la marque fait fureur aux Etats-Unis : le Père-Noël moderne est enfin né.

Pourtant en Europe (pays germaniques, Est de la France), la bonhomie du Santa-Claus n’arrive pas à attendrir le cœur des populations. Le bon Saint-Nicolas est loin de vouloir tirer sa révérence. C’est seulement à la fin de la Seconde Guerre mondiale, que le Santa-Claus débarque en Europe. La bonne humeur, la générosité mais aussi la fascination pour l’Amérique qui émane de l’homme en rouge fait succomber les européens. Arrive avec : le sapin richement décoré, le paquet cadeau, les cadeaux bien plus imposants…
Même si de nos jours le Père-Noël a largement sa place dans les familles, la tradition du Saint-Nicolas est toujours vivace dans certaines régions telle que l’Alsace. On peut dire que les deux hommes bienveillants cohabitent pour au final accomplir la même tâche : faire rêver grand et petits.
[NDLR : pour plus d’informations sur les origines de Saint Nicolas/Le père Noël, cliquez ICI et ICI)

Le sapin de Noël
Arbre aujourd’hui indispensable pour les fêtes : le sapin de Noël.
Quelle est son origine ? Alsacienne ! (L’Alsace étant pour rappel une région à l’Est de la France, frontalière de l’Allemagne). Le sapin de Noël que nous connaissons aujourd’hui serait apparu au 16e siècle (au temps où l’Alsace était allemande). Selon les archives, un sapin s’élevait devant la cathédrale de Strasbourg en 1539.
C’est dans les archives de la ville de Sélestat en Alsace que l’on retrouve la plus ancienne mention d’un sapin de Noël coupé en 1521. En 2021, la ville de Sélestat fête les 500 ans du sapin de Noël.
A partir de là, la tradition du sapin s’installa dans chaque foyer alsacien. Malgré de nombreuses hypothèses, nous ne savons pas quelle signification avait le sapin de Noël à l’époque, même si l’on peut se faire une idée en prenant en compte que l’arbre était symbole de renouveau de la vie dans les croyances païennes. C’est à partir du 18e siècle, que la tradition du sapin se répandit dans toute l’Europe.
C’est par le biais de la Reine Victoria, que le sapin de Noël conquit le monde entier. La reine étant une lanceuse de mode, il ne fallut pas longtemps avant que le sapin se retrouve dans des millions de foyers.

Conclusion
Il y a encore des tas de choses à dire sur les traditions de Noël ! Mais de peur que cela soit trop long, j’ai essayé de réduire le nombre d’informations… En bref, Noël est aujourd’hui une fête traditionnelle et familiale, avant d’être religieuse. Cette fête qui a eu bien des versions, aura traversé les mailles du temps pour devenir aujourd’hui ce jour tant attendu des enfants… Voir même des plus grands.
Article de Lara Güngör, 3D
Illustration de couverture par Yasemin Gumpert, 3B