Dans le cadre des activités du Printemps de la francophonie, l’ambassade du Canada à Ankara a réservé, au cours du mois d’avril, les services de l’auteur canadien de la série Gamer, Pierre-Yves Villeneuve, et nous a proposé de participer à ce projet de littérature jeunesse.
Deux classes de 4ème du lycée Pierre loti ont participé avec leur professeur de français, Mme Atay, à un atelier de lecture avec l’écrivain québécois. Ils ont assisté à une présentation par l’auteur de sa série de livres pour les jeunes, «Gamer ».
Pierre-Yves Villeneuve s’est toujours intéressé à la science et à la technologie. Petit-fils, fils, frère, cousin et neveu d’ingénieurs, cela lui coulait dans les veines, telle la potion magique dans celles d’Obélix. Mouton noir de la famille, il s’est pris à rêver aux étoiles et souhaitait devenir astrophysicien… jusqu’à ce qu’il se tourne vers la littérature.
De libraire à délégué commercial, d’éditeur à réviseur linguistique, de directeur littéraire à écrivain fantôme, il a exercé à peu près tous les métiers dans le monde du livre.
En 2016, il a publié le premier tome de la populaire série Gamer, qui se déroule dans l’univers des jeux vidéo. Pierre-Yves collabore aussi au magazine Curium, un magazine scientifique pour les jeunes établi à Montréal, dans la province canadienne du Québec.
L’auteur nous a fait une présentation du contexte de sa série et a retracé l’évolution des jeux vidéo puis il a évoqué l’égalité des sexes sur ces plateformes. Il nous a raconté pourquoi il avait choisi une fille comme personnage principal.

Voici une présentation de l’histoire qui passionnera les fans de jeux vidéo :
Laurianne, mieux connue en ligne sous le pseudonyme de Stargrrrl n’est pas une adolescente comme les autres. Très douée en mathématiques, en sport et en informatique, elle est aussi une très bonne joueuse de jeux vidéo. Elle partage le plus clair de son temps entre son écran d’ordinateur, le skate park et l’école, toujours en compagnie de son meilleur ami Sam.
Mais son univers s’écroule lorsque son père lui annonce qu’ils déménagent à Montréal.
Arriver dans une nouvelle école n’est jamais facile, surtout lorsqu’on n’a pas la langue dans sa poche et qu’on met les pieds dans le plat avec la fille la plus populaire de l’école dès le premier jour…

La présentation a été suivie d’un échange de questions/réponses entre les élèves et M. Villeneuve sur son métier d’écrivain et le choix de ce sujet des jeux vidéo. Cet atelier s’est révélé passionnant pour les élèves qui ont pu bénéficier de l’historique très détaillé des jeux vidéo retracé par un auteur francophone à l’accent différent.
Par la suite, les élèves de 4A et 4C se sont improvisés écrivains de nouvelles virtuelles et nous vous proposons ici trois histoires écrites en groupes sur zoom.
La réalité virtuelle
Le lendemain matin quand je me réveillai, je me rendis compte qu’Emma n’était plus là. Il semblait qu’elle ne viendrait que les nuits. Comment passerais-je du temps pendant toute la journée ? Au petit-déjeuner, je posai à ma mère une question que je n’osais pas poser depuis longtemps :
« Maman, je peux te demander quelque chose ?
– Vas-y ?
– Peux-tu penser à m’acheter un casque VR ?
– Qu’est-ce que c’est un casque VR ?
– C’est comme des lunettes qui couvrent complètement les yeux. On joue à des jeux vidéo en réalité virtuelle.
– Je ne comprends pas ce que c’est, mais si tu as un bon bulletin à la fin du semestre, je peux l’acheter.
– Merci beaucoup ! »
J’allai dans ma chambre pour travailler parce que je voulais vraiment ce casque VR. C’était la semaine des évaluations, j’étais très stressé. Toute la semaine, je passai des évaluations. Le week-end, je dus attendre les résultats. La semaine suivante, les résultats furent publiés et mes appréciations étaient très satisfaisantes. Maman était contente, cela signifiait qu’elle allait acheter le casque VR.
« Félicitations, tu mérites ta récompense.
– Merci beaucoup maman. »
Nous allâmes au supermarché pour acheter le casque VR et un jeu vidéo à côté. Dès que je rentrai à la maison, j’activai le VR et je commençai à jouer au jeu fourni avec le casque , Mine Souls IV™. Le jeu Mine Souls est un jeu d’exploration et de stockage d’inventaire qui a le but d’acquérir les objets, les équipements des ennemis (des âmes). On doit combattre à mort pour récupérer les objets.
Je fus vraiment impressionné par le contenu réel du jeu. Je commençai immédiatement à me débarrasser des autres joueurs pour avoir le plus d’objets possibles. C’était vraiment fatigant parce que je devais bouger les bras rapidement pour me battre. J’étais heureux de passer du temps avec mon casque VR. Au bout d’une heure qui me sembla être déjà des heures, je fus surpris par une voix alors que j’étais sur le point de m’endormir d’épuisement. C’était comme une annonce :
« Le robot Messager parle, est-ce que quelqu’un entend ma voix ?
– Pardon ! »
Bientôt, l’annonce fut répétée.
« Le Robot Messager parle, est-ce que quelqu’un entend ma voix ?
– Qui es-tu ? Qu’est-ce que tu fais dans mon jeu ?
– J’ai dû mourir, mais je suis toujours ici. » dit-il avec étonnement.
À ce moment-là, la simulation de guerre qui commença soudainement dissipa mon équipe à une vitesse inattendue et il ne nous restait plus que deux personnes. Alors, je n’avais qu’une seule chance. Je proposai à cet inconnu de faire une équipe avec moi. Il accepta sans rien dire. Robot Messager et moi commençâmes à jouer contre les âmes.
« Allons ! Rassemblons les âmes des ennemis morts. Tu peux améliorer ton personnage en utilisant ces âmes. Moi, j’achète également des articles auprès de vendeurs.
– Le Robot Messager parle. Rappelle-toi : les âmes que tu collectionnes sont toujours stockées dans ton personnage. Si tu meurs et si tu ne peux pas atteindre l’endroit où tu es mort, tu perdras des âmes. »
J’étais tombé sur un très bon joueur. Il connaissait très bien les astuces du jeu. Une fois que vous mouriez, l’âme restait à l’endroit exact où vous étiez mort. Vous deviez donc retourner à votre lieu de mort et y faire face. C’était une foule d’ennemis hostiles jusqu’à ce que nous commençâmes à l’attaquer avec mon nouvel ami Robot Messager et enfin nous réussîmes à vaincre l’âme principale qui laissa tomber tous les objets qu’elle avait avant la mort.
Qui aurait pu dire que j’allais obtenir un tel niveau au jeu Mine Saoul. Incroyable ! Je félicitai immédiatement mon camarade de jeu.
« Tu es génial ! Merci beaucoup. Grâce à toi, nous l’avons fait.
– … »
Mais il n’y avait aucune voix. Il disparut soudainement, tout comme il était apparu.
Kaan Alpat,Oguncan Akyol, Max Wursching, Jean-Luca Uçkardes, 4A
La partie
Le soir venu, une fois que j’eus terminé mes devoirs, j’appelai Margot et l’invitai sur un jeu de rôles nommé Minecraft. C’était un jeu où tout ce qui nous entourait était en bloc. Même les créatures et les personnages étaient faits de blocs. Au début, nous étions démunis de tout. Nous devions commencer à nous procurer du bois et de la pierre pour créer des arbres, et construire un camp dans la nuit pour nous protéger des monstres comme les Zombies et les « Endermans ».
Étapes suivantes, nous allâmes dans des mines pour nous procurer des matériaux plus solides comme le fer ou le diamant. Nous eûmes beaucoup de chances de trouver des diamants mais suffisamment pour faire juste une armure complète.
Étant un vrai gentleman, je lui laissai l’armure et m’en construisis une en fer. Nous avions suffisamment de nourriture et nous pouvions enfin aller dans le terrible monde du « Nether » grâce à un portail magique. Nous allions y trouver de nouvelles créatures comme les « piglins », (des zombies cochon) et des « Blazes » (des sortes d’amas de bâtons en or volants). En tuant ces derniers, nous allions nous procurer de la poudre de « Blaze » qui était l’ingrédient principal pour créer des « Ender eyes ».
Elle parut assez à l’aise pour une débutante à ce jeu et jouait assez bien, même mieux que moi peut être. Nous marchâmes longtemps et finîmes par trouver le « Stronghold », un labyrinthe qui menait à un autre portail. En plaçant correctement les douze « ender eyes » sur le portail, nous fûmes fin prêts à passer la dernière étape du jeu. Nous sautâmes dans le portail et atterrîmes dans un monde terrifiant. Douze énormes colonnes entouraient un nid de dragon. Nous étions enfin arrivés à la dernière et plus dangereuse partie du jeu : tuer le dragon.
Ce dragon ne cessait de nous projeter en l’air et de nous jeter des boules de feu. Mais après quelques contre-attaques, nous parvînmes à l’éliminer. La partie avait été dure mais nous avions triomphé. Nous avions joué trois heures, et il était tard. Elle me dit alors qu’elle avait adoré jouer avec moi à ce jeu et qu’elle aimerait bien le refaire une autre fois. Nous nous dîmes à demain, je raccrochai et m’installai dans mon lit.
Eren Köseoğlu, Reha Draman, Sinan Lakay, 4C
Le tourbillon virtuel
Le temps passait et je me mis à jouer aux jeux vidéo. Ce n’était pas si mal. Je commençais à prendre goût aux jeux de guerres, de courses… Mais plus le temps passait, moins l’ordinateur fonctionnait. Je jouais souvent avec mes amis à des jeux de courses, c’était amusant.
Un beau jour, un ami me fit découvrir un nouveau jeu vidéo dans lequel il y avait des niveaux de plus en plus difficiles qui étaient semblables au jeu Mario.
Les semaines passaient et je devenais de plus en plus fort chaque jour. Ce jeu n’avait plus aucun secret pour moi, en effet, j’étais au dernier niveau.
Un matin, le chant des oiseaux me réveilla tout en douceur. Ensuite, attiré par la charmante odeur de nourriture qui me chatouillait les narines, j’allai prendre mon petit-déjeuner.
Après que j’eus dégusté ce repas, comme on était samedi, je n’avais pas à me soucier de l’école. Donc, j’allai rejoindre mon vieil appareil qui semblait m’attendre avec impatience.
C’était le grand jour, je devais à tout prix passer le dernier niveau. C’était tout bonnement incroyable, mais dès que je lançai mon jeu, je fus aspiré par un tourbillon qui sortait du milieu de l’écran. Ce tourbillon était sans fin, et je crus mourir tellement c’était irréel. Puis, la chute s’arrêta et je me retrouvai au milieu de la ville.
Cet environnement m’était familier, et ce ne fut que quelques temps plus tard, après que je vis que mon corps était formé de pixels, que je compris que j’étais coincé dans le dernier niveau de mon jeu vidéo préféré. Je me promenai dans cet univers imaginaire jusqu’à ce que je tombe sur une armée de robots enragés. Sans comprendre ce qui se passait, ils me ligotèrent et m’emmenèrent à leur quartier général.
Cet endroit était sombre et lugubre, les murs étaient recouverts de gadgets ultra sophistiqués qui n’existaient pas dans la vie réelle. Aussi, j’aperçus les lasers que j’avais déjà vus au niveau 54. J’étais toujours ficelé mais les gardes ne faisaient plus vraiment attention à moi. Je compris donc que c’était ma seule et unique chance de m’en sortir vivant. Je me servis d’une pointe présente sur l’armure du garde pour me détacher de mes liens et je lui assénai un violent coup de poing suivi d’un crochet qui le mit immédiatement hors d’état de nuire. Ces robots incapables n’avaient même pas remarqué que leur collègue était assommé. Je piquai mon meilleur sprint et me dirigeai vers la porte de sortie. La voie était libre contrairement à mes attentes.
Mais, en m’avançant un petit peu, je découvris un géant… Cette créature, si l’on peut appeler ça ainsi, n’avait pas de visage mais une sorte de grosse boule en pierre à la place. Ce monstre mesurait, à première vue, environ dix mètres de haut mais j’essayai de ne pas me laisser intimider. J’étais concentré sur mes plans. La créature aurait déjà pu me tuer, c’est alors que je compris qu’elle était aveugle. Il avait une grosse carrure et tenait une énorme massue.
Mon plan consistait à courir le plus vite possible afin de passer entre ses jambes et d’aller vers la sortie. Ce fut à ce moment précis que je dévoilai mes talents d’athlète. Je courus le plus vite possible et réussis à passer entre ses jambes. Il frappa un grand coup de massue au sol, et cela me fit voler pendant un court instant. Je tombai et me relevai rapidement afin de continuer ma fabuleuse course. Le robot avait beau être grand, il n’était pas rapide, c’était son point faible.
Finalement, j’arrivai sain et sauf à la porte de sortie. L’ordinateur me recracha en repassant par le tourbillon. Sur le coup, sortir de ce monde imaginaire m’avait bouleversé. Malgré tous les dangers auxquels j’avais dû faire face, cette aventure m’avait donné confiance en moi.
Maxence Froissardey, Mahha Zayd, Seymen Tursun et Abdullah Kocak, 4A