Simone naît à Nice le 13 juillet 1927. Elle est la benjamine de sa famille et elle est très attachée à ses sœurs et à son frère. Sa famille est juive mais non pratiquante. Ses parents sont même de très grands défenseurs de la laïcité française. Ils disent que la religion est une chose intime dont l’État ne doit pas s’occuper. La famille est heureuse dans le doux climat du Sud et du bord de mer.

Simone n’aime pas l’école mais sa mère insiste pour qu’elle étudie car elle dit que quand elle sera grande, un bon métier lui permettra de devenir indépendante.

En 1939, la guerre éclate. La zone sud de la France est plutôt sûre au début, jusqu’en novembre 1942 où les allemands l’occupent. Les juifs, première cible des Nazis, sont déportés. Simone doit se cacher. Elle doit étudier à la maison mais arrive quand même à passer son bac.
Auschwitz, Le camp de la mort
Le soir d’après, elle sort pour fêter la fin des épreuves du bac. Mais elle est arrêtée en plein centre-ville car les policiers remarquent qu’elle a de faux papiers d’identité. Elle donne un mot à son ami pour qu’il informe ses parents mais la Gestapo le suit. Sa mère, sa sœur et son frère sont aussi arrêtés. Elle est déportée avec sa mère et sa sœur à Auschwitz-Birkenau, le plus grand complexe concentrationnaire de l’Allemagne nazie, un camp de concentration de travail forcé et centre d’extermination. On lui tatoue sur son bras le numéro 78651. Ils travaillent dans des conditions inhumaines. Les plus faibles ou les malades sont directement envoyés dans les chambres à gaz.
En mars 1944, sa mère meurt après une longue marche car les allemands emmènent leurs prisonniers avec eux lors de l’avancée des Russes. Leur trajet, d’abord à pied, puis en train, est encore plus inhumain que les conditions de vie à Auschwitz. Ils ne boivent que de la neige fondue et mangent le pain que leur jettent les villageois compatissants qui voient passer les wagons.
Retour en France
Elle survit mais a du mal à se remettre peu à peu du traumatisme qu’elle a vécu. Elle s’occupe de sa sœur malade et commence des études de sciences politiques. Elle rencontre Antoine Veil et ils se marient peu de temps après. Ils ont trois fils. Simone ne veut pas se contenter d’être mère au foyer : elle veut aussi travailler. C’est un choix très singulier à l’époque et elle doit se battre pour se faire accepter. En 1956, elle passe le concours de la magistrature. Elle occupe un poste important dans l’Administration pénitentiaire, au Ministère de la justice. Simone fait une inspection des prisons de France et elle y découvre des choses qui l’horrifient. Elle se battra pour que les conditions des prisonniers s’améliorent, surtout pour les femmes mais aussi pour les prisonniers de la Guerre d’Algérie qui sont souvent maltraités. C’est son premier combat politique.

La loi Veil
Dans les années 1970, des lois sont proposées pour qu’on accorde plus de libertés aux femmes. Par exemple, l’avortement à cette époque n’est pas légal. Si une femme est enceinte, il lui est interdit de mettre volontairement fin à sa grossesse. Les médecins qui le font sont punis. Les femmes qui sont dans l’incapacité d’accueillir un enfant dans leur familles le font elles-mêmes dans des conditions très dangereuses. Simone comprend que cette loi n’empêche personne d’avorter mais provoque seulement une prise de risque inutile. En 1974, elle devient Ministre de la santé et propose une loi pour autoriser l’avortement. Elle dit que :
« Les femmes doivent pouvoir choisir de renoncer à avoir un enfant si elles sont dans une situation de détresse. Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame ».
Cette proposition lui vaut la colère des conservateur mais aussi le soutien des mouvements féministes. La loi qui porte son nom est enfin promulguée en 1975.
L’aventure européenne
Il y a l’idée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale d’une Union européenne. Simone défend l’idée que c’est la seule solution pour ne pas retomber dans les guerres et les conflits. Elle se bat pour la réconciliation entre la France et l’Allemagne. En 1979, elle devient la première femme présidente du parlement européen. Elle dira plus tard que
« cette aventure européenne fut et demeure le grand défis de la génération à laquelle j’appartiens ».
À 80 ans, en 2007, fière de son parcours, Simone écrit Une vie, son autobiographie. L’ouvrage devient très rapidement un best-seller. Elle est élue à l’Académie française. Elle occupe le fauteuil 13, celui où se sont assis avant elle des écrivains célèbres comme Jean Racine.

La fin
Simone décide de prendre sa retraite mais meurt malheureusement à 89 ans, en 2017. En 2018, en réponse à une demande populaire et à celle de personnalités politiques, ses restes sont transférés au Panthéon. Elle n’est que la cinquième femme à qui on accorde l’honneur d’y reposer.

Article de Tuna Altilar, 5C
Illustration de couverture par Rüzgar Duyan, 5D