Le Nouvel An Amazigh, également connu sous le nom de Yennayer, est une célébration riche en traditions et en coutumes, particulièrement au Maroc. Cette fête marque le début de l’année agricole et est profondément enracinée dans la culture berbère. Voici une présentation de ce que l’on y fait traditionnellement au Maroc…
Préparatifs et décorations
Les préparatifs pour le Nouvel an Amazigh commencent plusieurs jours à l’avance. Les maisons sont nettoyées et décorées avec des motifs traditionnels berbères

Les femmes préparent des plats spéciaux et des pâtisseries, tandis que les hommes s’occupent de tâches à l’extérieur comme la préparation du bois pour le feu de joie. Les enfants participent également en aidant à décorer la maison et en apprenant les chants et danses traditionnels.
Célébrations et rituels
Le jour de Yennayer (janvier en arabe, mais chez les amazighs, cela représente le 13 janvier ou autrement dit le Nouvel an Amazigh), les familles se rassemblent pour partager un repas festif. Le couscous est souvent au centre de ce repas, symbolisant l’abondance et la prospérité. Les célébrations incluent également des chants, des danses et des jeux traditionnels. Les Amazighs croient que cette fête apporte chance et bonheur pour l’année à venir.
Signification culturelle
Yennayer est plus qu’une simple fête : c’est un moment de communion et de renouveau. Les familles ferment symboliquement les « portes sombres » de l’année écoulée pour ouvrir les « portes blanches » du bonheur. Pour d’ autres , cela représente l’entrée de l’année agricole. Cette symbolique est liée à Anzar, divinité de la pluie dans la mythologie amazighe, dont la bienveillance est jugée essentielle pour les récoltes à venir.
Reconnaissance officielle
L’officialisation de Yennayer comme jour férié officiel en Algérie en 2018 puis au Maroc en 2023 marque une étape essentielle dans la reconnaissance de l’identité amazighe. Cependant, d’autres territoires de Tamazgha (l’aire géographique historique des Amazighs) comme la Libye, la Tunisie, la Mauritanie ou les îles Canaries, n’ont pas encore franchi ce pas.
Traditions et coutumes : la gastronomie
Les traditions varient légèrement d’une région à l’autre, mais certaines coutumes sont universelles. Par exemple, il est courant de préparer un plat spécial appelé « Tagoulla« , une sorte de bouillie de blé, qui est partagée entre les membres de la famille. Les enfants reçoivent également des cadeaux et des friandises, et des feux de joie sont allumés pour symboliser la lumière et la chaleur de la nouvelle année.
La gastronomie joue un rôle central dans les célébrations du Nouvel An Amazigh. Les plats préparés pour cette occasion sont non seulement délicieux, mais ils portent également une signification symbolique.
Voici quelques plats traditionnels :
- Couscous : Le couscous est le plat emblématique du Nouvel An Amazigh. Préparé avec des légumes, de la viande (souvent du poulet ou de l’agneau) et des épices, il symbolise l’abondance et la prospérité. Chaque famille a sa propre recette, transmise de génération en génération.
- Tagoula : Ce plat est une sorte de bouillie de blé, souvent agrémentée de beurre et de miel. Il est partagé entre les membres de la famille et symbolise la fertilité et la richesse des récoltes à venir.
- Rfissa : Un autre plat traditionnel, la rfissa est préparée avec du poulet, des lentilles et des épices, servie sur des morceaux de msemen (crêpes marocaines). Ce plat est souvent consommé lors des grandes occasions et des fêtes.

Les pâtisseries et desserts occupent également une place importante dans les festivités. Parmi les plus populaires, on trouve :
- Chebakia : Des pâtisseries en forme de fleur, frites et enrobées de miel et de graines de sésame. Elles sont délicieusement sucrées et croquantes.
- Sellou : Un mélange de farine grillée, d’amandes, de graines de sésame et de miel, souvent servi en petites bouchées. Ce dessert est riche en saveurs et en énergie.
- Makroud : Des gâteaux à base de semoule, fourrés de pâte de dattes et frits, puis trempés dans du miel. Ils sont particulièrement appréciés pour leur texture et leur goût sucré.
Voici enfin quelques boissons traditionnelles :
- Thé à la menthe : Le thé à la menthe est la boisson traditionnelle par excellence. Il est servi tout au long de la journée et accompagne les repas. Préparé avec du thé vert, de la menthe fraîche et du sucre, il est à la fois rafraîchissant et réconfortant.
- Lben : Une boisson lactée fermentée, similaire au kéfir, souvent consommée pour ses bienfaits digestifs. Elle est particulièrement appréciée après un repas copieux.
Importance de la Langue et de la Musique
La langue amazighe, ou tamazight, joue un rôle central dans les célébrations. Les chants et les poèmes en tamazight sont récités pour honorer les ancêtres et célébrer la culture. La musique traditionnelle, avec des instruments comme le bendir (tambour) et le guembri (luth), accompagne souvent les danses et les festivités.
Une très belle célébration
Le Nouvel an Amazigh est une célébration qui unit les peuples et illustre la résilience d’une culture millénaire. C’est un moment de partage, de joie et de renouveau, profondément ancré dans les traditions et les croyances des Amazighs. En célébrant Yennayer, les Amazighs perpétuent une tradition qui remonte à des millénaires et qui continue de jouer un rôle central dans leur identité culturelle.
Article réalisé et mis en page par Zaid Ez-Zarrad

