Deux mondes à part (11)

© Basmala Al Kabra, Azra Sayilir et Joelle Sevik, 4A

CHAPITRE 11

La rencontre avec… l’être suprême ?

Traversant le portail, ayant avec lui une arme à feu, Arthur entra dans une autre dimension : « Le Monde Réel ». Même si tous ces incidents sans contexte s’expliquaient avec celui-ci, Arthur ne voulait toujours pas y croire. Il m’avait littéralement « insulté » de folle parce que je lui avait dit la vérité ! Mais là, se trouvant dans mon monde, il n’avait pas le choix : il devait croire à ce qui se passait devant ses yeux.

Dans le monde réel, Arthur atterrit en plein milieu d’une route et se fit insulter par les conducteurs tandis qu’il pleuvait en abondance. Le jeune homme, traumatisé par les événements (le fait d’apprendre qu’il était un personnage fictif et que son monde n’avait jamais été « Le Monde Réel », pas le fait de se faire insulter), décida de se rendre dans une librairie pour connaître ses origines une fois pour toutes. Celles d’un personnage fictif et créé de toutes pièces par une sorte de… dieu ? Arrivé à la librairie, il ne lui fallut pas longtemps pour trouver les bandes dessinées dont je lui avais parlé, car, étant donné leur succès, ces dernières étaient toujours mises en avant partout où elles étaient vendues.

En s’approchant de la partie de la librairie où étaient exposées ces bandes dessinées, il aperçut des personnes, toutes contentes, venant acheter ces dernières. Après ça, Arthur, trempé et encore sous le choc, saisit le tome 1 de la bande dessinée, là où tout avait commencé. En faisant défiler les pages, il voyait aussi défiler les pages de sa vie. A ce moment précis, Arthur devint émotionnellement instable. Il n’arrivait pas à savoir ce qu’il ressentait, si c’était de la colère, de la tristesse, de la pitié, de la rancœur ou les quatre en même temps, ni à les contrôler. Alors, la seule réaction que son corps eut face à ses sentiments fut de pleurer. En sanglotant, il s’effondra par terre et continua à faire défiler sa vie dans les autres tomes.
Après quelques heures, des employées, travaillant au sein de la librairie, aperçurent un jeune homme bouche bée, assis par terre, sans émotions, sous le choc et les yeux remplis de larmes. En le voyant dans cet état-là, l’une d’entre elles dit : 
« Excusez-moi monsieur. Est-ce que ça va ? On a terminé pour aujourd’hui, on doit fermer ».
Ce à quoi il répondit : 
« Est-ce que cette bande dessinée se vend bien ?
– Pardon ?
– Elle a du succès ?
– Ah oui ! Tout à fait. C’est un grand succès depuis plus de cinq ans.
– Je vois.
Il se leva pour partir quand l’autre employée s’écria :
– Attendez ! Je peux vous les mettre dans un sac !
Arthur se figea et rétorqua d’un ton sec :
– Pas la peine, je connais déjà l’histoire. » 

Après ça, Arthur s’en alla à la recherche de son créateur, car, grâce à moi, il savait où mon père habitait. Il avait de la chance car il était tard et personne n’était chez mon père à cette heure-ci, à part lui-même. Le personnage entra par effraction chez mon père en cassant les vitres. Pendant ce temps, moi, qui ne me doutais de rien, j’étais à l’université pour rattraper mes petites absences. Eh oui ! Aller dans un autre monde avait aussi des conséquences dans le monde réel. Mais même à l’université, je n’arrêtai pas de penser à Arthur. Quant à lui, il se trouvait déjà dans le studio de mon père, mais celui-ci n’y était pas. Après quelques temps, mon père rentra chez lui et se fit une petite tasse de thé pour se détendre et, comme dans un film d’horreur, Arthur apparut juste derrière lui, en prononçant ces mots d’un ton froid et moqueur :
« M. Hamiyeh, mon créateur ».
Mon père était sous le choc. Imaginez la surprise que dut avoir ce dernier en rentrant et en voyant le personnage qu’il avait créé, sous une forme humaine, se tenant debout juste devant lui, alors qu’il ne se doutait de rien. Arthur trancha le silence en disant d’un ton calme et froid : 
« Bonsoir M. Hamiyeh. Je ne vous ai jamais vu, mais je suppose que vous, vous me connaissez déjà. Approchez. On a beaucoup de choses à se dire.
Mon père répondit d’une voix tremblante :
– Comment…
– Comment je suis entré dans ce monde ? A vous de me l’expliquer. » 
Après avoir entendu ces paroles, mon père attrapa un ciseau et se jeta sur Arthur. Mais n’oublions pas qu’Arthur pratiquait la boxe et qu’il était muni d’un flingue. Alors mon père perdit la très courte bagarre et Arthur jeta celui-ci sur une chaise, pointa son arme à feu sur mon père et, en colère, il dit :
– « Remerciez votre fille. Je vais y aller doucement avec vous pour Elsy. Vous vouliez me tuer, mais votre fille a fait son possible pour me sauver.
Après ça, Arthur s’assit lui aussi, et dit :
– Vous saignez. Donc vous n’êtes pas immortel dans ce monde. Vous n’êtes qu’un être humain ordinaire. Vous saignez quand vous êtes blessé et c’est plus juste comme ça. C’était vraiment injuste que je sois le seul à me blesser et saigner ! Elsy n’était pas la première que j’ai vue après la tentative d’assassinat. C’était vous. Le coup du tueur n’était pas mortel, en revanche, le vôtre, oui. Puis votre fille est arrivée et m’a sauvé. Personne n’a vu que deux personnes m’avaient poignardé. Je n’ai rien dit  faute de preuve, mais je le savais au fond de moi. Celui qui voulait me tuer sans raison, c’était vous. C’est ici que vous m’avez créé j’imagine, le crayon en main. C’est ici que vous avez imaginé comment me tuer ! Vous m’avez créé et vous m’avez fait souffrir ! Vous avez obtenu du succès en faisant de ma vie des montagnes russes ! Puis vous avez voulu me tuer et vous m’avez fait poignarder. Ça ne marchait pas en dessinant, alors vous m’avez poignardé vous-même. J’ai supplié, mais vous m’avez frappé froidement et cruellement. En vous attendant, j’ai effectué quelques recherches sur vous. Vous avez beaucoup de succès et vous êtes omniprésent sur internet. Avant, vous n’étiez qu’un dessinateur de BD qui n’avait jamais eu de succès. Vous étiez accro à l’alcool et n’aviez aucune volonté. Vous vous sentiez minable tout le temps, c’est pour cela que vous m’aviez créé. J’étais jeune, j’avais réussi, j’étais riche et célèbre. J’avais une volonté de fer. J’étais fort, tout le contraire de vous. Vous vouliez vivre à travers moi pour échapper à la réalité, mais ça n’a pas duré. Votre femme vous a finalement quitté. Vous avez immédiatement plongé dans la dépression. Vous avez un complexe d’infériorité, vous manquez d’assurance et abandonnez vite. Vous m’avez alors tué, en changeant votre plan originel. Vous m’avez fait me suicider, n’ayant vous-même pas le courage de le faire. La seule chose que vous pouviez contrôler, c’était moi. C’est là que les choses ont mal tourné… »

A suivre… 

Basmala Al Kabra, 3A

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